Dans son droit de réplique à la ministre fédérale de l'Environnement le maire de Montréal, Denis Coderre, qualifie son arrêté ministériel pour stopper le déversement d'eaux usées dans le fleuve d'« inapproprié et abusif ».

« La prise d'un arrêté ministériel dans le contexte d'une dérivation temporaire d'eaux usées ne respecte ni l'esprit ni la lettre de la réglementation qui s'appliquent au rejet d'eaux usées par les systèmes municipaux d'assainissement des eaux au Canada », écrit le maire dans sa missive, rendue publique ce midi. 

>>> Lire la lettre du maire

L'administration Coderre avait jusqu'à aujourd'hui midi pour convaincre la ministre Leona Aglukkaq, de ne pas décréter la suspension du déversement de 8 milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent. Mercredi, la ministre Aglukkaq a décrété un « arrêt provisoire » du rejet tout en retirant l'examen scientifique du dossier des mains des fonctionnaires d'Environnement Canada pour le confier à un « expert indépendant ».

Dans sa lettre, le maire énumère quatre conséquences qui pourraient survenir si les travaux ne sont pas réalisés d'ici la fin novembre :

-On expose les ouvrages de traitement à recevoir des débris de tailles variables qui les endommageront et créeront des bris d'équipement;

-On s'expose à des arrêts non planifiés de fonctionnement de certains équipements, ce qui présente des risques pour les milieux récepteurs et pour les usagers du fleuve puisque ces arrêts peuvent survenir de manière inopinée, à n'importe quelle période de l'année;

-On augmente les risques d'obstructions causées par des débris qui diminuent la capacité de l'intercepteur  à acheminer les eaux usées. Leur présence cause une augmentation récurrente des débordements en temps de pluie;

-Il ne sera pas possible, au cours de l'hiver prochain, de traiter des dizaines de milliers de tonnes de neige usée dans le système d'assainissement de la Ville de Montréal.

Reste maintenant à savoir si les arguments du maire seront suffisants pour empêcher la ministre de signer l'arrêté. Cette dernière n'a pas encore réagi à la lettre.