Le maire de Montréal affirme qu'il fait partie de ceux qui pensent que le monde se définit en terme de villes et non pas en terme de pays ou de continents. «Think global, act local», aime d'ailleurs répéter Denis Coderre à qui veut l'entendre. La majorité de ses missions à l'étranger lui ont d'ailleurs servi de tremplin pour nouer des liens avec d'autres maires.

«Tous les problèmes de l'heure doivent passer par un gouvernement de proximité», a-t-il expliqué il y a quelques jours lors d'une entrevue dans son bureau à l'hôtel de ville. «Une métropole qui se respecte se doit d'avoir une stratégie internationale parce qu'on est dans le village global en ce moment. Il n'y a plus de frontières.»

Le point culminant de ses rencontres avec les maires du monde: le sommet Vivre ensemble, un forum qui a réuni les premiers magistrats de 23 villes en juin.

«Les maires de Beyrouth, Hiroshima, Washington, Miami, Bruxelles, Paris, Casablanca, Dakar et Johannesburg sont venus, mais tout ça, c'est parce que je les ai rencontrés et je suis allé les chercher», a-t-il expliqué.

Le forum s'est déroulé à huis clos, mais les maires y ont discuté d'immigration, de sécurité et d'ouverture. «Nous, on n'a pas attendu d'avoir un mandat: on s'est donné un mandat sur le rôle des villes dans l'échiquier mondial, pour confronter les problèmes de l'heure et faire partie de la solution.»

«Ambassadeur numéro 1»

Recruter le pape François pour participer aux festivités du 375e de Montréal en 2017, attirer le Grand Prix de Formule E, ramener une équipe de baseball professionnel à Montréal, devenir l'hôte de congrès internationaux: les missions du maire ont aussi comme fil conducteur l'objectif d'attirer de grands événements.

«C'est quoi, le rôle du maire? Le maire est l'ambassadeur numéro 1 de la métropole. Moi, je crois beaucoup à ça», explique M. Coderre.

Lors de son voyage à Miami en mars 2015, le maire Coderre a rencontré les dirigeants de la Formule E dans l'espoir d'attirer la course à Montréal. «Il va y avoir la Formule E à Montréal, on est en train de finaliser le tout», dit-il.

«La Formule E a une symbolique importante. Montréal est une ville verte; 98% de notre énergie est renouvelable, donc je mise sur l'électrification. Quoi de mieux que l'événementiel pour atteindre des millions de gens sur la planète en amenant la Formule E ici? Cet événement-là envoie un message important en matière de développement durable. Montréal va être le chef de file et la capitale de l'électrification.»

Baseball

Ses missions à Miami, New York et Los Angeles ont aussi eu une thématique de baseball.

«Évidemment, je tripe sport. Mes yeux s'allument quand on parle de sport! On a perdu une équipe de baseball, il faut la récupérer. C'est une industrie qui va amener son lot de rayonnement en terme touristique. Il n'y a rien de plus mouvant qu'un fan de baseball. T'amènes les Expos ici, tu vas avoir la côte est des États-Unis qui va venir à Montréal comme ça ne se peut pas.»

Le pape a-t-il accepté l'invitation du maire de participer aux célébrations du 375e de Montréal? «Moi, j'ai confiance. Le fait qu'on s'y soit pris à l'avance, je crois qu'on peut avoir un succès sur toute la ligne. Le pape François connaît Québec et le fait qu'entre-temps les premiers ministres Harper et Couillard lui ont rendu visite pour lui dire que c'est une bonne idée, ça montre qu'il y a eu une belle communion d'esprit.»