Les revenus tirés des parcomètres de la métropole ont continué à grimper en 2014, pour s'établir à 62,9 millions, selon les états financiers de Stationnement de Montréal. À l'heure de la ville intelligente, l'organisation dit mener plusieurs projets-pilotes pour optimiser davantage encore l'utilisation des places tarifées.

La tarification et le nombre de places tarifées étant demeurés stables l'an dernier, la croissance des revenus s'explique principalement par un achalandage accru des parcomètres. «Nos stationnements sur rue, particulièrement ceux dans Ville-Marie et le Plateau-Mont-Royal, ont été plus occupés», observe Charles Auger, directeur général de Stationnement de Montréal. Chacune des 18 400 places de stationnement sur rue de Montréal a ainsi rapporté en moyenne 3434$, soit près de 100$ de plus qu'en 2013.En tenant compte de ses frais d'exploitation, Stationnement de Montréal versera à la métropole 52,3 millions. C'est 1,8 million de plus qu'à la suite de l'exercice 2013.

Le mobile prend les devants

La popularité de l'application P$ Service mobile, qui permet de payer d'un appareil mobile, pourrait aussi expliquer en partie l'augmentation des revenus. Plutôt que de prendre un risque et d'espérer éviter une contravention, les utilisateurs auraient tendance à prolonger davantage leur location d'un espace de stationnement. «Les gens semblent plus conformes à payer leur stationnement», explique Charles Auger. Lancée en 2012, l'application comptait 434 000 utilisateurs à la fin de 2014 si bien que le quart des transactions réalisées l'an dernier ont été faites grâce à ce service mobile. Et déjà en 2015, l'application s'est imposée comme principal mode de paiement, devant la carte de crédit et la monnaie.

Autoparcs déficitaires

Si les bénéfices tirés des parcomètres augmentent, il en va tout autrement pour les 35 autoparcs gérés par Stationnement de Montréal. Ceux-ci ont rapporté 4,6 millions en 2014 alors qu'ils ont coûté 5 millions à exploiter. Ces opérations sont d'ailleurs déficitaires depuis plusieurs années. Charles Auger explique que, contrairement à plusieurs gestionnaires privés qui empilent pratiquement les voitures, son organisation doit respecter la réglementation municipale qui interdit de surcharger un stationnement hors rue. Du coup, Stationnement de Montréal réduit toutefois la profitabilité de ses autoparcs.

Vers le stationnement intelligent

À l'heure de la ville intelligente, Stationnement de Montréal dit avoir mis de l'avant plusieurs projets pour améliorer la gestion des parcomètres. Le nombre de capteurs permettant de suivre l'occupation des places tarifées en temps réel a été doublé. L'organisation dit être en train de tester deux technologies pour évaluer laquelle est la mieux adaptée à Montréal, notamment afin de résister aux rigueurs de l'hiver québécois.

Coûteuse pour le moment, cette avancée technologique s'annonce prometteuse puisqu'elle permettra à terme d'orienter les automobilistes vers les cases libres et ainsi réduire le nombre de voitures qui sillonnent les rues à la recherche d'un espace pour se garer. «Éventuellement, on va pouvoir mieux diriger les automobilistes vers les places libres», Charles Auger.

Stationnement de Montréal s'est aussi doté d'un système de reconnaissance des plaques, à l'instar de ce qu'utilisent certains corps de police. Ce véhicule permet de détecter beaucoup plus rapidement les automobilistes fautifs, bien qu'il ne permette pas pour le moment de remettre des contraventions automatiquement.