Plusieurs centaines de personnes, dont le premier ministre du Québec Philippe Couillard, sont venues saluer pour une dernière fois, dimanche, l'ancien maire de Montréal Jean Doré, qui était exposé en chapelle ardente à l'hôtel de ville de Montréal. Toutes ont reconnu sa «passion» pour sa ville et l'important héritage qu'il a laissé dans la métropole et au Québec.

Le premier ministre Couillard a voulu rendre hommage à un «grand maire» dont «le souvenir ne disparaîtra pas». «Il a succédé à un géant (Jean Drapeau). Mais un géant d'une autre époque. Jean Doré a amené un vent de modernité, de transparence et de fraîcheur. On lui doit beaucoup encore. Cette ville, cet hôtel de ville porte son empreinte», a-t-il affirmé, lors d'un bref point de presse sur le parvis de l'édifice.Le chef du Parti québécois (PQ), Pierre Karl Péladeau, a quant à lui souligné son esprit de «grand démocrate» qui a guidé l'ensemble de ses réalisations. «Il a été un grand artisan de l'avancement de la démocratie municipale», a-t-il affirmé.

Plus tôt dans la journée, le maire de Montréal, Denis Coderre, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, et la coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, étaient présents. M. Duceppe, qui était un grand ami de l'ancien maire, a rappelé que c'était lui qui avait ouvert l'hôtel de ville aux citoyens, en leur permettant de poser des questions au micro aux membres du conseil.

«(Jean Doré) avait une vision de Montréal comme une ville moderne et une ville qui doit compter sur ses habitants pour l'inspirer», a déclaré Mme David.

Mis à part les politiciens, plusieurs citoyens, des amis et des anciens collègues s'étaient déplacés pour rendre hommage à celui qui a dirigé la métropole de 1986 à 1994.

De passage en après-midi, le président de la Société de transport de Montréal (STM), Philippe Schnobb, a souligné que Jean Doré avait introduit les premières voies réservées pour les transports en commun à Montréal.

«Au départ il fallait convaincre les gens que c'était nécessaire. Ils ont fait le travail et aujourd'hui on parle de ces voies réservées-là et on se dit »Vous voyez comment ça a fonctionné« (...) À l'origine, il fallait avoir le courage de vendre ça», a-t-il relaté.

Membre de longue date du Rassemblement des citoyens de Montréal (RCM) - l'ancien parti de M. Doré -, Claudette Demers oeuvrait à l'époque sur le dossier de l'itinérance, et a voulu saluer la contribution de M. Doré sur ces enjeux. «Il y a eu beaucoup de travail accompli à cette période-là pour venir en aide aux sans-abris (...) Je suis venue le remercier pour ça», a-t-elle affirmé.

Un autre citoyen, Éric Sasset, a collaboré avec Jean Doré à plusieurs reprises après son passage à la mairie. Il a dit avoir beaucoup appris de lui, notamment sur la capacité à bien vulgariser des enjeux complexes. «Il adorait Montréal, il était passionné. On devenait passionné à son contact», a-t-il souligné.

L'événement a même attiré des citoyens d'autres villes que Montréal. Paule Lavoie, une résidante de Trois-Rivières, était en visite dans la métropole et elle en a profité pour faire une escale à l'hôtel de ville. «Il a fait beaucoup pour Montréal, il a fait avancer beaucoup de causes. Et c'était un homme aimable en plus», a-t-elle soutenu.

La journée de samedi était réservée aux proches, mais dimanche, toute la population était invitée à se recueillir devant le cercueil de M. Doré et à signer le livre de condoléances. Les proches de l'ancien maire étaient présents pour accueillir les visiteurs.

Les funérailles de Jean Doré seront célébrées lundi matin à l'hôtel de ville.