Le gouvernement Couillard en a fait son deuil: la contribution fédérale pour souligner le 375e anniversaire de Montréal sera loin des 60 millions espérés. Le comité organisateur des fêtes veut quant à lui concentrer ses efforts sur un projet d'illumination du pont Jacques-Cartier qui pourrait être piloté par le célèbre studio d'effets spéciaux Moment Factory. La facture est estimée à 22 millions.

Dans son récent budget, le gouvernement Harper n'a pas soufflé mot d'une participation aux fêtes de Montréal. Un budget de 210 millions est prévu, pour 2017, afin de marquer le 150e anniversaire de la fédération canadienne. Une partie de cet argent, inévitablement, ira à Montréal, explique-t-on dans l'entourage du ministre fédéral responsable du Québec, Denis Lebel.

Dans son premier budget, en juin 2014, le ministre québécois des Finances Carlos Leitao avait évoqué «une participation financière du gouvernement pouvant aller jusqu'à 60 millions de dollars au cours des quatre prochaines années afin de soutenir les festivités et d'ouvrir la porte à une contribution fédérale».

Ottawa sur les freins

On pensait alors qu'Ottawa prévoirait une mise équivalente; on a vite déchanté, au sein du comité. Le budget fédéral est venu confirmer cette impression. Hier matin, le comité se réunissait pour avancer la discussion sur le projet d'illumination du pont. Un groupe dirigé par Moment Factory est en lice pour mettre les travaux en branle.

À Ottawa, on soutient «avoir de bons échanges» avec le gouvernement Couillard dans ce dossier du pont Jacques-Cartier, «mais personne n'a parlé de chiffre», insiste-t-on. Le projet, toutefois, avait été transmis il y a un bon moment, avec les coûts estimés, à la Société des ponts fédéraux. Des travaux de réfection importants sont prévus pour l'ouvrage, de propriété fédérale, qui devraient se faire en même temps que la mise en place des dispositifs pour l'illumination, explique-t-on.

Déjà au début des années 2000, une étude restée sur papier évoquait une vingtaine de millions pour un tel projet.

Ottawa reste sur les freins puisque donner de l'argent à Montréal pour son anniversaire ouvrirait la porte à toutes sortes de demandes à travers le pays.

Sous le gouvernement Marois, le ministre des Finances Nicolas Marceau s'était engagé à signer un chèque pouvant atteindre 120 millions pour «des projets porteurs permettant de contribuer au rayonnement de la ville».