Le plus vieux bain public de Montréal, dont le taux de vétusté atteint les 95 %, subira une cure de jouvence à compter du mois de mai. La Ville de Montréal et le ministère de la Culture investiront 1,3 million de dollars pour rénover l'enveloppe du Bain Saint-Michel, afin de remettre en valeur ses façades d'inspiration Beaux-Arts, sa fenêtre oeil-de-boeuf et sa maçonnerie de briques avec détails de pierre.

Au terme du projet, le Bain du Mile End ne redeviendra pas une piscine comme lors de sa construction en 1909. Il restera un lieu voué à la culture.

Pour l'instant, le bâtiment est dans un état pitoyable. Selon la Ville, des débris de maçonnerie tombent sur les trottoirs longeant les façades et la toiture fuit au point de menacer l'intégrité du bâtiment.

« Le Bain Saint-Michel (à l'origine nommé Bain Turcot) est le seul survivant de la première vague des bains publics des années 10, les autres ayant été construits vers les années 30. Cela lui confère une valeur historique indéniable », peut-on lire dans un sommaire décisionnel préparé en vue de la prochaine séance du conseil municipal. « L'énoncé patrimonial dont il a fait l'objet recommande sa conservation malgré son taux de vétusté », ajoute le document de la Ville.

Centre culturel

Cette première étape prévoit la réfection de la maçonnerie, de la toiture et de la cheminée, ainsi que la décontamination fongique, et devrait durer six mois. Un second projet de rénovation globale sera par la suite lancé en vue d'y implanter un lieu culturel dont les détails n'ont pas été dévoilés.

Depuis un an, l'édifice situé à l'angle des rues Saint-Dominique et Maguire est vacant pour des raisons de sécurité, mais était utilisé depuis 1998 comme lieu de diffusion artistique.

Des groupes citoyens, des entreprises culturelles et des commerces du Mile End militent d'ailleurs depuis deux ans pour pérenniser le lieu comme un endroit de création et de diffusion artistiques.

C'est la firme Norgéreq, de Montréal, qui a remporté le contrat de rénovation.