Travaux 24 heures sur 24, bonis aux entrepreneurs qui terminent plus tôt que prévu, affiches détaillant l'objectif des travaux: la Ville de Montréal déploie une série de mesures afin d'améliorer la gestion - et surtout le déroulement - de ses chantiers.

Montréal le reconnaît, ses chantiers sont souvent mal reçus par les Montréalais. «Avant même que les travaux débutent, ils sont souvent critiqués», a d'ailleurs constaté Pierre Desrochers, président du comité exécutif. Or la métropole ne peut se permettre de ralentir la cadence. «Il y a eu un déficit d'investissements dans les infrastructures que l'on doit rattraper, mais on doit le faire de façon organisée», poursuit l'élu.

Pour corriger la perception négative collant à ses chantiers, la Ville dit vouloir non seulement mieux planifier les travaux prévus, mais aussi mieux les coordonner pendant qu'ils se déroulent.

Gérer les impacts

Les chantiers seront désormais gérés en fonction de l'ampleur des impacts qu'ils risquent d'entraîner. En vertu de cette nouvelle classification, les chantiers sollicitant le plus de ressources et entraînant les plus grands impacts seront considérés comme «critiques». Des chantiers «majeurs» et «mineurs» viendront compléter le portrait.

Durée des travaux

Pour raccourcir la durée des chantiers, Montréal compte permettre à certains entrepreneurs de travailler jour et nuit, sept jours sur sept. Ces travaux intensifs seraient permis uniquement dans les secteurs non résidentiels, comme au centre-ville. Cela devrait être le cas lors de la réfection prochaine de la rue Guy, entre Maisonneuve et Sherbrooke. Pour le chantier de la rue Saint-Denis, prévu de l'automne 2015 à novembre 2016, Montréal prévoit autoriser l'entrepreneur à travailler de 7h à 19h tous les jours, et ce, même la fin de semaine.

Bonis à la vitesse

Montréal évalue la possibilité d'accorder des «incitatifs financiers» aux entrepreneurs qui terminent leurs travaux avant la date prévue. Les élus ont toutefois refusé hier de chiffrer les bonis ainsi accordés. Cette mesure serait limitée aux chantiers jugés critiques, soit ceux entraînant le plus d'impacts. Le premier chantier qui pourrait faire l'objet de tels bonis est celui de la rue Saint-Denis, dont l'appel d'offres doit être lancé d'ici un mois.

Mieux informer

La Ville de Montréal compte également mieux informer la population des objectifs du chantier afin de mieux les faire accepter. Des panneaux feront bientôt leur apparition sur les chantiers majeurs afin de préciser la nature des travaux, le coût du projet, l'échéancier, ainsi que l'entreprise responsable. De tels panneaux seront aussi prévus lors de travaux souterrains, pour la réfection d'égouts, par exemple. On veut ainsi mettre fin à l'effet «chantiers fantômes», soit lorsque les citoyens ont l'impression que les travaux n'avancent pas parce qu'ils ne voient jamais d'ouvriers.

Miser sur l'internet

Pour faciliter les déplacements des automobilistes durant les travaux, Montréal compte revoir l'information rendue disponible sur son site internet. On présentera ainsi des chemins alternatifs à emprunter pour éviter certains chantiers. Et d'ici septembre, Montréal compte rendre accessibles sur son site internet les images captées par les 220 caméras (320 d'ici la fin de 2015) installées à certaines intersections. Il sera ainsi plus facile d'éviter les bouchons.

chantiers «design»

Au-delà du déroulement des chantiers, Montréal entend aussi améliorer leur apparence. La ville étudie en ce moment différents «habillages» afin de mieux camoufler les abords des chantiers et ainsi minimiser leur impact, principalement dans les secteurs commerciaux. L'association des commerçants de la rue Sainte-Catherine voit d'un bon oeil cette mesure qui la touchera, mais son responsable, André Poulin, espère que Montréal assurera également l'accessibilité des commerces pendant les travaux. «C'est le début de quelque chose. On nous a parlé d'un comité de travail et on a hâte de participer pour tenter d'influencer la façon dont se font les travaux.»