Fraîchement ressuscité, le parti municipal Union Montréal doit maintenant prouver qu'il n'est pas une «coquille vide» et faire la preuve qu'il compte encore au moins 100 membres en règle afin de s'assurer de rester en vie.

La directrice générale des élections, Me Lucie Fiset, a annoncé hier qu'elle ne porterait pas en appel la décision de la Cour supérieure qui lui ordonnait d'autoriser l'ex-parti du maire Gérald Tremblay à renaître de ses cendres. Union Montréal a ainsi été inscrite de nouveau à la liste des partis politiques autorisés dans la métropole. Le chef du parti s'appelle Armando Villapando, tandis que ses deux principaux dirigeants sont Lam Chan Tho et Marc Deschamps, qui a témoigné à la commission Charbonneau.

Centaines de milliers de dollars

Cette décision permet ainsi à Union Montréal de recommencer à solliciter des dons et, surtout, de conserver le contrôle des centaines de milliers de dollars dormant encore dans ses coffres.

Pour conserver son autorisation auprès du DGE, Union Montréal devra toutefois fournir ses rapports financiers pour les exercices 2013 et 2014. Il a aussi jusqu'au 1er avril pour déposer une liste d'au moins 100 membres. Une vérification sera effectuée auprès de certains pour s'assurer de la validité de leur inscription.

Dans son dernier rapport financier public, Union Montréal disait compter sur 1500 membres en date du 31 décembre 2012. C'est beaucoup moins que les 10 894 que la formation se targuait de rassembler en 2009.

Le conflit juridique sur l'existence du parti de l'ex-maire Tremblay a débuté en mai 2013 quand l'élu Richard Deschamps a démissionné comme chef d'Union Montréal. La formation avait alors annoncé qu'elle comptait mettre fin à ses activités.

Le DGE a toutefois prévenu les dirigeants qu'en mettant fin à l'existence de leur parti, ils devraient remettre l'argent contenu dans ses coffres. Selon ses états financiers de l'époque, Union Montréal disposait encore de 460 000$ en banque. Le 28 juin, le parti a décidé de mettre fin à sa dissolution, mais a échoué à satisfaire aux conditions fixées par le DGE, si bien que son autorisation lui a été retirée le 12 novembre 2013.

Le 10 février dernier, un jugement de la Cour supérieure a toutefois cassé le retrait d'autorisation, estimant que cette décision était «déraisonnablement intransigeante».