Du béton qui risquait de tomber sur des voitures ou des passants a dû être retiré sous 21 structures routières de la ville de Montréal au cours des dernières semaines.

Pour le deuxième hiver de suite, la métropole a décidé, à la suite d'un important épisode de gel et dégel, de faire inspecter plusieurs de ses structures routières jugées à risque. Des 59 ouvrages inspectés du 19 au 30 janvier, 21 ont ainsi dû faire l'objet d'«interventions de sécurisation» en raison de l'effritement de leur béton. Il s'agit en fait de gratter la surface bétonnée pour en faire tomber de manière sécuritaire les sections effritées, pour éviter qu'elles ne tombent d'elles-mêmes.

«C'est appréciable, dit Lionel Perez, élu responsable des infrastructures. Parfois, ce sont de petits morceaux qui ont été retirés, mais même ces petites quantités, si elles tombaient sur une voiture, ça pourrait être dangereux.»

C'est dans l'arrondissement de Ville-Marie que Montréal a dû réaliser le plus d'interventions. Du béton a été retiré sous pas moins de 6 des 11 structures qui y font l'objet de surveillance. C'est toutefois dans Saint-Laurent que l'on compte le plus de structures à risque, soit 17. Seulement 3 d'entre elles ont cependant nécessité une intervention en janvier.

Vérification préventive

Les 59 structures inspectées ont été choisies en fonction de leur état général de dégradation et en tenant compte de chutes de fragments survenues par le passé. Lors de la première opération, menée en janvier 2014, ce sont 89 structures qui avaient été inspectées.

Cette opération est la deuxième menée depuis que la Ville de Montréal a mis sur pied l'an dernier un programme de vérification préventive de certaines de ses infrastructures routières à la suite d'épisodes de gel et dégel. Celui-ci avait été mis en place après qu'un fragment de béton se fut détaché d'une structure du ministère des Transports et fut tombé sur une voiture.

Montréal a décrété une telle opération d'inspection de ses structures routières à la suite d'une importante variation de température au début du mois de janvier, qui avait d'ailleurs pris la Ville de Montréal au dépourvu. «Avec les changements climatiques, c'est un enjeu de plus en plus fréquent. Alors, lorsqu'on a un écart important de température, un épisode de gel et dégel, on le fait de façon systématique», a précisé Lionel Perez.

Faiblesse sur Van Horne

Ces inspections préventives viennent s'ajouter aux inspections régulières menées sur les infrastructures. Jeudi, d'ailleurs, l'une de ces vérifications de routine a permis de découvrir un problème sur le pont d'étagement Van Horne, reliant les arrondissements d'Outremont et de Rosemont. La présence d'un nid-de-poule a révélé une faiblesse dans la dalle de cette structure permettant d'enjamber les voies du Canadien Pacifique.

Même si Montréal assure avoir le contrôle de la situation, le maire de l'arrondissement de Rosemont, François Croteau, n'est pas rassuré. «Ce qui est inquiétant, c'est que ce viaduc a toujours été classé dans les viaducs sécuritaires. Est-ce à cause du froid glacial que là, on voit un affaissement de la dalle?»