Le ministre des Transports l'annonçait depuis des semaines. C'est maintenant chose faite. Au moins deux chauffeurs UberX se sont fait saisir leur véhicule par le Bureau du taxi au cours des derniers jours.

Le Bureau du taxi, le bureau du maire Coderre et le Service de police de la Ville de Montréal, qui a été impliqué dans l'opération, n'ont pas voulu commenter ni donner de détails.

Selon les informations colligées par La Presse, les deux chauffeurs UberX se sont aussi fait imposer une amende salée, mais le montant n'a pu être confirmé. La filiale montréalaise d'Uber a loué une voiture pour un de ces chauffeurs et lui a remboursé certains revenus perdus. La cause est passée en cour municipale. «On a plaidé non coupable. On va payer les amendes, si jamais il y en a, a précisé le directeur général d'Uber Montréal, Jean-Nicolas Guillemette. Oui, on prend en charge l'aspect légal. Nous soutenons nos partenaires, autant financièrement que moralement.»

Uber ne s'engage cependant pas à débourser les frais semblables encourus par d'autres chauffeurs qui se retrouveraient dans la même situation. «Ça dépend des cas, on va analyser ça, ça varie d'un chauffeur à l'autre», a précisé M. Guillemette.

L'entreprise mère, basée en Californie, est valorisée entre 35 et 40 milliards US, selon l'agence Bloomberg. Ses chauffeurs se sont récemment fait saisir des voitures à Cape Town, en Afrique du Sud, ainsi qu'à Bruxelles. Dans chaque cas, Uber dit soutenir ses chauffeurs. «On n'a pas de fonds dédié à ça [la défense des chauffeurs UberX devant les tribunaux], a indiqué M. Guillemette.

Loi sur le transport

La Ville de Montréal et le ministère des Transports considèrent UberX comme un service illégal. Ses chauffeurs utilisent de simples véhicules de promenade et ne détiennent pas de permis de taxi pour faire du transport de personnes. «La Loi sur le transport est claire: toute personne qui fait du transport illégal est passible d'une amende et peut se faire saisir son véhicule», s'est contenté de commenter le ministre des Transports, Robert Poëti, par la voix de son attachée de presse.

Uber déplore que les saisies se soient produites alors que l'entreprise n'arrive pas à obtenir de rencontre avec le maire Coderre. «Au lieu de s'asseoir avec nous pour en discuter, il dépense des taxes des citoyens pour saisir des véhicules, en demandant l'aide de policiers. On aimerait que le cabinet du maire réponde à nos nombreuses demandes de rencontre», dit M. Guillemette.

«On veut créer une nouvelle réglementation pour encadrer Uber à Montréal. Notre système est engorgé, tant la demande est forte. On a des dizaines de milliers de personnes qui utilisent notre service chaque semaine. Ça démontre qu'il y a une forte demande et qu'il est nécessaire qu'il y ait une discussion», plaide M. Guillemette.

- Avec la collaboration de Simon-Olivier Lorange