Un «taux d'absentéisme record» parmi les cols bleus affectés au déneigement pourrait expliquer les retards lors du déblaiement de la dernière tempête ayant soufflé sur Montréal, déplore le chef de l'opposition, Luc Ferrandez.

Le maire du Plateau-Mont-Royal n'a pas apprécié la sortie du président du Syndicat des cols bleus, Michel Parent. Celui-ci avait accusé certains arrondissements d'avoir faiblement répondu à la tempête pour éviter de payer des heures supplémentaires à ses employés. Faux, répond Luc Ferrandez qui blâme au contraire les cols bleus. «Quand tous les syndiqués ont été appelés, il y a eu un taux d'absentéisme record. Le problème, c'est l'absentéisme dans les premiers jours de l'année.»

Dans son arrondissement, a-t-il fait valoir, la moitié des 12 chenillettes déblayant normalement les trottoirs n'ont pu être déployées le dimanche alors que sévissait la tempête «parce que six conducteurs ne se sont pas présentés». Selon lui, plusieurs arrondissements ont vécu la même situation lors de la dernière opération.

Problème de convention collective

Une hausse du taux d'absentéisme est un phénomène récurrent en début d'année, dit Luc Ferrandez. «C'est en janvier que les banques d'heures de maladies sont recréées, alors ça survient chaque année.»

Estimant que le problème se trouve avant tout dans les conventions collectives signées par la ville centre, le chef de l'opposition accuse l'administration Coderre d'injustement tenter de faire porter le blâme aux arrondissements. «C'est typique de l'administration Coderre : 'si ça va bien, j'en suis responsable, mais si ça ne va pas bien, ce sont les arrondissements qui ne font pas leur travail'», déplore Luc Ferrandez.

Il n'a pas été possible de savoir auprès de Montréal si d'autres arrondissements ont vécu un tel problème d'absentéisme. La question sera toutefois certainement étudiée puisque, insatisfaite notamment de l'état des trottoirs qui sont restés glacés plusieurs jours, l'administration Coderre a demandé un audit sur les moyens déployés. Un premier état de situation devrait être présenté dès ce mercredi.

Sans parler d'absentéisme directement, le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, avait lui-même estimé mercredi dernier que la période des vacances pourrait avoir joué dans l'efficacité de la réponse de Montréal à la tempête. «Il y a la période où ça arrive [cette tempête], qui était pour plusieurs une période de vacances. Mais la ville n'est jamais en vacances. Cette dimension devrait être évaluée et rappeler à tout le monde la responsabilité qu'on a tous comme administration, que malgré que ça pourrait être considéré comme une période de vacances, ça n'en est jamais une», avait-il déploré.