Le «Grand Dérangement» promis par la Coalition pour la libre négociation se fera bien sentir demain à la Ville de Montréal, même si relativement peu d'employés seront en grève. «On n'a pas besoin d'être en grève pour déranger beaucoup», prévient le porte-parole syndical Marc Ranger.

À Montréal, seuls les professionnels de la Ville de Montréal ont obtenu le droit de grève pour demain. La Ville dit s'attendre à de faibles impacts sur les services à la population «étant donné que la grève ne vise que 1950 employés sur un total de 28 000». La métropole estime que l'impact de ce débrayage s'annonce d'autant plus limité que les professionnels ne sont pas concentrés dans un service, mais plutôt dispersés dans l'ensemble de l'administration.

Montréal fait fausse route s'il croit être épargné par le «Grand Dérangement», prévient Marc Ranger. La Coalition syndicale refuse pour le moment de rendre publics les moyens de pression qui seront exercés demain, mais assure que tous les employés touchés par le projet de loi sur les régimes de retraite y prendront part à leur manière. «Il y a 25 municipalités en grève, mais ça va toucher tout le monde, le Grand dérangement. On n'a pas demandé aux gens qui n'ont pas le droit de grève de s'asseoir à terre et de ne rien faire, mais il va se faire beaucoup de choses. Ça va paraître. On ne s'en va pas prendre une tasse de thé», poursuit Marc Ranger.

Le 26 novembre ne marque qu'un début, ajoute le porte-parole syndical, alors que la Coalition «s'attend à ce que ce projet soit adopté sous le bâillon les 3 ou 4 décembre». Une journée de «deuil» a été décrétée le 2 décembre, où pas moins du tiers des employés de Montréal débrayeront.

Les 9600 membres du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal souhaitaient débrayer le 26 novembre avec leurs collègues, mais la Commission des relations de travail dit ne pas avoir reçu leur avis de grève à temps. Ils se reprendront la semaine prochaine puisqu'ils ont cette fois transmis un nouvel avis de grève dans les règles.

Montréal a préféré ne pas commenter pour le moment le débrayage prévu le 2 décembre, disant être en train d'évaluer le niveau de service essentiel qu'elle souhaite maintenir.