Montréal conservera son système de vélo en libre-service au moins jusqu'en 2019, a annoncé le maire Denis Coderre. Son administration accepte de verser près 3 millions par année pour maintenir BIXI en vie.

Le maire dit ressortir «très satisfait» du bilan de la saison 2014. «On avait demandé aux Montréalais d'exprimer leur amour pour BIXI et ils ont répondu présents, s'est-il félicité. L'opération de sauvetage a réussi.»

Denis Coderre a attribué la légère baisse d'achalandage (-4% de déplacements) à l'incertitude ayant plané sur la survie de BIXI en début de saison. «Si on avait été dans ces conditions exemplaires, il y aurait eu beaucoup plus de Montréalais qui se seraient inscrits.»

L'administration Coderre accepte le plan d'affaires rendu public dimanche dans lequel l'organisme à but non lucratif ayant repris en main BIXI a demandé pour les cinq prochaines années une contribution de la Ville de 2,96 millions par an. Le maire a jugé cette somme raisonnable, soulignant qu'il s'agit d'un investissement de 77 cents par Montréalais. «Pour nous, c'est un service», a résumé le maire.

Un élu au c.a.

Pour éviter les problèmes d'opacité vécus dans le passé, Montréal renforcera sa présence au conseil d'administration de BIXI. L'élu responsable des transports, Aref Salem, y siègera en tant qu'observateur, tout comme le président de la Société de transport de Montréal (STM), Philippe Schnobb.

Il n'est toutefois pas question d'intégrer BIXI à la STM ou à la Ville de Montréal, a précisé Denis Coderre qui ne souhaite pas «l'alourdir d'une bureaucratie». Même si l'OBNL restera ainsi indépendant de la Ville, le maire s'est dit prêt à ce qu'il soit soumis à la Loi sur l'accès à l'information.

Si l'intégration de BIXI à la STM est écartée, un partenariat sera mis de l'avant avec le transporteur. L'étendue de ce partenariat n'a pas été précisée, le maire évoquant simplement un «partenariat senti, concret et pragmatique».

L'opposition a salué la sauvegarde de BIXI. «On est très contents de la décision du maire de garder BIXI», s'est réjoui Craig Sauvé, de Projet Montréal.

Rappelons que Montréal a forcé la Société de vélo en libre-service, qui gérait BIXI, à se placer sous la Loi sur les faillites. La métropole a perdu au passage 24 millions en raison d'un prêt consenti à la défunte organisation.

Le système de vélo en libre service a terminé l'année avec 33 216 membres, contre 35 548 en 2013. Le début de saison 2014 a été particulièrement difficile en raison de l'incertitude sur le retour du système. À peine 647 personnes se sont abonnées en mars dernier, alors qu'ils étaient plus de 2000 par les années passées à la même période à prendre leur clé. L'incertitude sur un retour en 2015 a aussi marqué un net ralentissement dans les abonnements en fin de saison.