Et si Montréal réinventait l'un des principaux symboles le temps de célébrer son 375e anniversaire ? Un Montréalais propose d'accoler un M et un L géants à la croix au sommet du mont Royal pour en faire un élément phare des festivités de 2017.

«MTL, c'est l'abréviation utilisée par tout le monde pour identifier Montréal, autant les francophones que les anglophones, jeunes comme moins jeunes», résume Philippe Mailhot. C'est cet ancien directeur régional au gouvernement fédéral qui a eu l'idée de fonder xMTL -c'est-à-dire «croix Montréal»- pour soumettre le projet au groupe Je vois Mtl, qui mène présentement une consultation sur l'avenir de la métropole.

Le fondateur de xMTL insiste : l'installation qu'il souhaite ériger de part et autre de la croix du mont Royal serait temporaire. Il souhaite que le sigle MTL reste en place 375 jours pour être démantelé à la fin de 2017. «C'est comme les bougies sur un gâteau : c'est pour différencier l'année 2017 de 2018», résume-t-il.

Selon lui, il serait grand temps que la métropole se donne un nouveau symbole. «Ça fait plus de 40 ans que Montréal n'a pas de nouveau symbole. Le dernier symbole fort date de 1976 [soit depuis le Stade olympique].»

Pour le moment, Philippe Mailhot dit ne pas encore avoir chiffré la facture de son projet. Il assure toutefois vouloir s'en tenir à un «budget très humble. Les Montréalais en ont marre des projets sans fonds», dit-il.

Pour aménager les M et L géants, deux solutions sont envisagées : construire de nouvelles fondations près de la croix pour y apposer les lettres ou agrandir la fondation de la croix pour lui permettre de soutenir le poids des nouvelles structures.

Pour réduire les coûts, l'homme espère voir des firmes de génie offrir leurs services. Des boîtes numériques rayonnant à l'international pourraient aussi mettre l'épaule à la roue. «Les entreprises pourraient faire de ce projet une réussite à coût abordable», dit le fondateur de xMTL.

Encore faudra-t-il convaincre les sceptiques. Parmi eux, Héritage Montréal, qui se spécialise dans la préservation du patrimoine, rejette catégoriquement l'idée. «On ne voit pas ça sur le montagne, même si c'est temporaire, dit Dinu Bumbaru. D'accord, le mont Royal est un lieu vivant, ce n'est pas comme un artefact au musée, mais il y a des limites à faire des bébelles.»

L'accueil sur les réseaux sociaux a d'ailleurs été plutôt mitigé. «Il y a des gens réfractaires et je m'attendais à ça», reconnaît Philippe Mailhot. Il dit être à travailler à répondre aux craintes suscitées par son projet. «On ne veut pas toucher à la croix. On veut remettre le site à son état naturel après, le garder intact.»