Après des années d'attente, trois sites d'injection supervisés verront bientôt le jour à Montréal, a confirmé ce matin le maire Denis Coderre.

La métropole est à mettre la touche finale à son plan d'action sur l'itinérance, qui devrait être présenté d'ici quelques jours. Un volet de ce plan abordera l'implantation de trois sites d'injection supervisés, dont certains pourraient être mobiles, a précisé le premier magistrat de Montréal.

Tout comme il l'avait affirmé en campagne électorale, le maire s'est dit «tout à fait d'accord avec les sites d'injection supervisés», même s'il s'attend à une vague de protestations. «Il va y avoir un débat important de société qui va se faire. Évidemment, il va y avoir des gens en désaccord, du syndrome pas dans ma cour (...), mais il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, il faut trouver des solutions pour aider ces gens là», a déclaré le maire ce matin lors d'une rencontre publique de sa garde rapprochée.

Denis Coderre estime qu'il est «scientifiquement prouvé» que les sites d'injection supervisés peuvent contribuer à aider les toxicomanes. «C'est un fléau et si on veut atteindre les gens et les aider, je pense que ces sites vont être essentiels.»

Une rencontre à ce sujet doit bientôt avoir lieu entre le maire et la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois.

Rappelons que l'Agence de la santé publique de Montréal a soumis une demande cet hiver pour obtenir du financement pour l'ouverture de quatre sites d'injection supervisés. Le projet prévoit l'aménagement d'un tel service dans des locaux d'organismes communautaires existants, soit Cactus, Dopamine et Spectre de rue, qui interviennent déjà auprès de cette clientèle. Selon le projet initial, un quatrième site mobile serait quant à lui déployé dans le nord de l'île, soit dans les secteurs d'Ahuntsic et de Montréal-Nord.