Éduc'alcool se dit en faveur du projet-pilote de la Ville de Montréal sur l'extension des heures d'ouverture des bars. L'organisme, qui milite pour une consommation responsable, estime qu'une telle expérience s'impose afin de bien évaluer les conséquences des heures de vente d'alcool étendues.

«Avant de se prononcer sur le fond, ce qui est important, c'est de regarder comment un projet-pilote peut être éclairant, a indiqué Hubert Sacy, directeur général d'Éduc'alcool, en entrevue à La Presse. L'information ne peut jamais nuire, le défi, c'est d'aller chercher l'information pertinente qui va nous éclairer.»

La Régie des alcools doit annoncer demain si elle donne ou pas le feu vert au projet-pilote que Montréal espère pouvoir lancer dès le lendemain. Si l'expérience va de l'avant, 19 bars des rues Saint-Denis et Crescent pourront fermer leurs portes à 6h plutôt qu'à 3h, pendant quatre fins de semaine. La vente d'alcool devra toutefois cesser à 5h30.

Hubert Sacy espère que la Régie des alcools fixera dans sa décision des balises claires au projet-pilote afin d'en mesurer le succès ou l'échec. «Ça va prendre des mesures rigoureuses, pas comme seul critère que les bars ont fait plus d'argent», affirme le directeur général d'Éduc'alcool.

La Ville de Montréal a prévu un suivi serré de son projet-pilote. Le Service de police de la Ville de Montréal évaluera l'impact sur la criminalité; la Société des alcools, les effets sur les ventes de consommations par les bars; et Urgences-santé, les conséquences sur les interventions médicales.

L'administration municipale n'a toutefois pas précisé les critères de succès ou d'échec qu'elle a retenus pour évaluer son expérience.

Une consultation publique doit avoir lieu à l'automne pour débattre des résultats du projet-pilote. Éduc'alcool compte y participer. Déjà, Hubert Sacy estime qu'un autre projet-pilote plus large pourrait être nécessaire avant de décréter une extension définitive des heures d'ouverture des bars.