La Société de transport de Montréal (STM) devra dépenser 44 millions de dollars d'ici 2016 pour renforcer le réseau électrique du métro en prévision du déploiement de ses nouvelles voitures AZUR, qui sont plus lourdes, qui transportent plus de passagers et qui consomment plus d'électricité que les voitures actuelles.

Selon un rapport de la STM portant sur la capacité électrique du réseau, la consommation d'électricité de ces nouvelles voitures serait «au moins 20% supérieure» à celle des voitures MR-73 actuelles du métro lors de simulations réalisées à l'interne par les services techniques de la société.

En tenant compte des augmentations de service prévues d'ici 2020 par la STM, les études réalisées ces derniers mois ont révélé que quatre tronçons de réseau, sur les lignes 1 (verte), 2 (orange) et 4 (jaune), pourraient devenir vulnérables aux pannes de courant avec le déploiement des voitures AZUR.

Nouveaux équipements

Afin de prévenir ces problèmes et les pannes de services qui pourraient en découler, le directeur général de la STM, Carl Desrosiers, a affirmé hier que quatre nouveaux postes de redressement seront construits pour tenir compte des futurs besoins énergétiques du réseau.

Deux des tronçons jugés vulnérables sont situés sur la ligne 2, entre les stations Sauvé et Jean-Talon, d'une part, et les stations Mont-Royal et Champ-de-Mars, d'autre part.

Sur la ligne 1, c'est une portion comprise entre les stations Frontenac et Place-des-Arts qui a été définie par les experts de la STM. Enfin, sur la ligne 4, le réseau électrique devra être renforcé pour mieux alimenter la portion de réseau entre la station Berri-UQAM et la station Jean-Drapeau, dans l'île Sainte-Hélène.

Selon la STM, on a enregistré des «chutes de tension significatives» sur ces portions de réseau dues à la répartition inégale des postes électriques ou à la mise hors tension d'un poste de redressement pour des fins d'entretien ou de réparations.

Selon des rapports de la STM, ces faiblesses «ont réellement un impact sur le service à la clientèle», en prolongeant le temps de parcours des voitures, qui doivent rouler plus lentement lorsqu'un des postes de redressement qui alimentent la ligne fait défaut.

«Ceci est contraire aux règles d'exploitation de la STM, qui stipulent que la perte d'un poste de redressement doit être "transparente" et n'avoir aucun effet sur le service voyageur», indique un rapport technique, réalisé à l'interne par la STM et daté de mars 2014.

«Les simulations, poursuit le rapport, nous permettent de confirmer que les nouveaux trains MPM-10 (ou AZUR) seront impactés de la même manière.»

Besoin prévisible

Le besoin de renforcer l'alimentation électrique du métro était prévisible, assure Carl Desrosiers, en raison des augmentations prévues du nombre de trains sur toutes les lignes du réseau après la mise en service des voitures AZUR.

Le directeur général remet par ailleurs en question les résultats des simulations estimant la consommation des nouvelles voitures «à au moins 20%» plus élevée.

«C'est vrai qu'elle est très forte au démarrage, dit M. Desrosier. Elle peut être bridée de manière électronique afin de réduire la demande de courant, et je ne pense pas que la consommation des voitures surpasse celle des voitures actuelles de plus que 4 ou 5%.»