Seule une recrue policière sur trois - et de 20 à 25 % des autres employés potentiels du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) - passe à travers le filtre serré de l'enquête de sécurité de la police montréalaise, selon un document interne obtenu par La Presse.

Les révélations de la commission Charbonneau et les moeurs relâchées des jeunes d'aujourd'hui ont compliqué la tâche de la section chargée de ces enquêtes, assure aussi le document.

Quiconque veut travailler de près ou de loin avec le SPVM voit ses antécédents passés au crible par la Section des enquêtes internes de la police : les futurs policiers et employés civils de la police, mais aussi les concierges et agents de sécurité embauchés par des firmes privées pour travailler dans les locaux de la police.

Résultat: des milliers d'enquêtes de sécurité doivent être effectuées. Le document obtenu par La Presse - et qui daterait de l'été dernier - correspond d'ailleurs à une recommandation administrative pour créer trois postes supplémentaires dans cette section.

RETARD COÛTEUX

À ce moment, le retard dans le traitement des dossiers pouvait « aller jusqu'à trois mois » et « il en [résultait] de la frustration » au SPVM. Il avait aussi un coût élevé: « par exemple, le retard dans l'enquête d'une firme d'entretien ménager a fait en sorte de majorer les coûts de 5000 $ par mois dans le budget alloué ».

Selon Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM, ces coûts supplémentaires ont été momentanés et n'existent plus. Il s'agissait de temps supplémentaire payé à des concierges déjà accrédités en attendant de pouvoir faire travailler des nouveaux venus dont l'enquête de sécurité était en retard.

SÉCURITÉ ET FIABILITÉ

M. Lafrenière a confirmé les informations contenues dans le document, selon lesquelles le « taux de recommandation s'établit à environ 1 sur 3 concernant les recrues policières » et « peut atteindre facilement 1 sur 4 ou 5 en ce qui a trait aux autres types d'emplois ». Toutefois, le taux de recommandation des recrues s'est récemment amélioré pour se rapprocher du 1 sur 2.

Selon lui, ces statistiques démontrent « que de notre côté, on est extrêmement sévères avec les gens qu'on prend ».

« Lorsqu'on enquête sur nos fournisseurs, c'est rendu beaucoup plus complexe. On ne se limite pas aux employés, on enquête maintenant sur les entreprises, les actionnaires des entreprises. Si les actionnaires ont des titres dans d'autres sociétés, on enquête sur ça aussi, a-t-il dit. C'est rendu très complexe et on met beaucoup plus d'énergie là-dessus. »

M. Lafrenière a ajouté que la création de trois nouveaux postes aux Enquêtes internes avait été acceptée par l'état-major du SPVM.