L'imposition d'un péage sur le futur pont Champlain démontre le « manque de sensibilité total » du gouvernement Harper face au Québec, affirme le maire de Montréal, Denis Coderre. Il accuse Ottawa de « s'immiscer » dans les élections québécoises.

Lors d'un point de presse aux côtés du chef de la Coalition avenir Québec, M. Coderre s'est dit furieux de la décision des conservateurs d'inclure cette mesure controversée dans un projet de loi de 375 pages sur la mise en oeuvre du budget.

« C'est un manque de sensibilité total de la réalité québécoise », a-t-il dénoncé.

M. Coderre reproche au gouvernement conservateur de mettre son nez dans la campagne électorale. Il craint que les partis se servent de cette décision pour marquer des points politiques.

« Je ne veux pas que ça vire en guerre Québec-Ottawa, a-t-il dit. Je ne veux pas que ça vire en guerre de drapeaux. Je veux m'assurer que ça puisse avoir un pont sécuritaire, qui fait l'envie de tous, mais auquel le payeur de taxes est respecté. »

Le maire craint que l'imposition d'un péage sur Champlain n'entraîne une tarification semblable sur les autres ponts qui permettent d'accéder à l'île de Montréal. Cette situation rendrait la Ville moins attrayante. 

Il souligne que le projet, qui sera réalisé selon la formule du partenariat public-privé, est rendu nécessaire par la construction déficiente du pont Champlain.

« Un PPP, pour moi, c'est pas de péage pantoute », a-t-il tonné.

Legault d'accord

Le chef de la CAQ, François Legault, a lui aussi dénoncé l'imposition du péage sur le pont Champlain. Selon lui, la décision du gouvernement conservateur « vient montrer le manque de leadership du Parti québécois ». 

« Ce qu'on voit, c'est que le gouvernement Harper n'a aucun respect pour Mme Marois et le gouvernement du PQ, a-t-il dénoncé. Il passe ses lois alors que le gouvernement a dit qu'il était contre. »

M. Legault se dit convaincu qu'un gouvernement caquiste aurait pu négocier une solution plus avantageuse avec Ottawa.