Le succès - ou l'échec - de la saison 2014 de Bixi sera déterminant pour l'avenir du système de vélo en libre-service à Montréal, prévient le maire Denis Coderre.

«C'est la dernière saison: prouvez-moi que j'ai tort», a résumé le maire lors d'un point de presse ce midi. Il a ainsi invité les Montréalais à s'abonner massivement à Bixi pour le convaincre de maintenir le service en vie au-delà de 2014.

À la suite de la faillite de la Société de vélo en libre-service (SVLS), la Ville de Montréal a annoncé aujourd'hui avoir confié la gestion du système à un nouvel organisme à but non lucratif, BIXI-Montréal. Celui-ci sera présidé par Marie-Elaine Farley, vice-présidente aux affaires juridiques et corporatives de la Chambre de la Sécurité financière. La présidente-directrice générale de Vélo Québec, Suzanne Lareau, siègera également au conseil d'administration.

En vertu de cette nouvelle structure, la métropole demeure entièrement propriétaire des vélos, tandis que BIXI-Montréal recevra 4,3 millions pour assurer la gestion du système. La Ville consent également un prêt de 460 000 $ pour permettre à l'OBNL d'acheter les véhicules nécessaires au déplacement des vélos. BIXI-Montréal recevra aussi une subvention de 165 000 $ pour permettre le démarrage immédiat de ses activités.

Pour éviter les problèmes de gestion ayant fait surface avec la SVLS, BIXI-Montréal devra rendre des comptes chaque mois à la Ville. Montréal aura aussi un observateur au sein de l'OBNL.

Denis Coderre ne s'est pas avancé sur les conditions qui feraient de la saison 2014 de BIXI un succès. Rappelons que la SVLS n'a jamais réussi à équilibrer ses opérations montréalaises, générant année après année des déficits d'opération. Les abonnements à Montréal ont rapporté annuellement 3,5 millions alors que les opérations se chiffraient plutôt à 5 millions. «Ce n'est pas juste une question d'argent», a simplement indiqué le maire.

D'où l'importance de s'abonner au système en 2014, a ajouté M. Coderre. «Montrez votre amour réel pour BIXI», a-t-il plaidé. Pour l'heure, 54 000 personnes se seraient abonnées au service de vélo en libre-service.

Si BIXI survit à 2014, l'OBNL pourrait être intégré à la STM afin d'en assurer la survie à long terme. Le maire s'est toutefois empressé de dire qu'aucune solution à long terme n'avait été retenue encore. «Si on sauve BIXI, là on va réfléchir.» Denis Coderre a réitéré qu'en poussant la SVLS à la faillite, il a voulu mettre fin à «l'hémorragie». «Là, on a mis un garrot, ça a arrêté de saigner», a-t-il illustré.

Montréal espère lancer la saison BIXI le 15 avril 2014. Évidemment, la météo pourrait retarder ce calendrier.

Volet international invendu

Par ailleurs, le maire a révélé que la vente des activités internationales, qui ont plombé les finances de la SVLS, a de nouveau échoué. Six offres ont été reçues par le syndic de faillite, mais aucune n'a été jugée satisfaite. Une offre était très intéressante financièrement, mais offrait peu de garanties. Le bras droit du maire, Pierre Desrochers, affirme que la Ville aurait mis 75 ans à récupérer son dû en fonction des conditions de l'acheteur potentiel.

Refusant de récupérer les activités internationales, la Ville tente une dernière fois de vendre ce controversé volet. Elle demandé un minimum de quatre millions. L'éventuel acheteur devra s'engager à payer un million comptant et à verser la balance de son offre d'ici cinq ans.

Si Montréal parvient à vendre le volet international, la Ville essuiera tout de même une perte de 15,6 millions dans la faillite de la SVLS. Rappelons que la Société avait une créance de 31,5 millions auprès de la métropole, qui a, pour le moment, seulement les actifs de BIXI, évalués à 11,9 millions.