Deux ans après la controverse de la «semaine de trois jours», abolie parce que jugée trop coûteuse, les policiers de Montréal ont approuvé trois projets-pilotes leur offrant un nouvel horaire, a appris La Presse.

Consultés à ce sujet depuis le début de la semaine, les quelque 2200 patrouilleurs les ont acceptés dans une proportion de 71,2%, avec un taux de participation de 83%, selon les résultats compilés hier. Ces nouveaux horaires seront mis à l'essai dans 11 des 33 postes de quartier, à partir du 9 mars prochain jusqu'au 4 octobre. Essentiellement, les quarts de travail sont prolongés et permettent de concentrer la semaine de travail sur moins de journées.

Dans cinq postes de quartier, par exemple, on mettra à l'essai des quarts de travail d'une durée de 9h45 plutôt que de 8h30, comme c'est le cas actuellement. Les patrouilleurs devront alterner entre des quarts de jour et de soir, mais pas de nuit. La formule fait en sorte que les policiers travailleraient 35 jours sur 70 plutôt que 21 sur 35, mais elle serait beaucoup plus souple que la «semaine de trois jours», dont ne veut plus la direction du SPVM.

Un poste mettra à l'essai un horaire de nuit avec des quarts de 9h45, tandis que cinq autres tenteront une formule hybride: des quarts de 8h30 la semaine et de 11h45 la fin de semaine.

Le nombre d'heures travaillées pendant l'année reste le même, soit 1638.

«L'enfer» des anciens horaires

En janvier 2012, on avait implanté un horaire fort apprécié des policiers, surnommé à l'époque «semaine de trois jours» dans les médias. Cette dénomination a toujours déplu au syndicat des policiers, la Fraternité, qui maintenait que ses membres travaillaient exactement le même nombre d'heures qu'auparavant. Cet horaire était vu comme une victoire permettant une meilleure conciliation travail-famille, notamment pour les 300 couples de policiers au sein du SPVM. Il permettait en outre, selon la Fraternité, de «moderniser» les anciens horaires qualifiés d'«enfer», qui datent de 1978.

La direction estimait que cet horaire avait coûté plus de 2 millions en heures supplémentaires. Après un bras de fer avec les policiers, ponctué de nombreuses manifestations et de publicités dans les médias, il a été aboli en mars 2013.