Le ministère des Transports du Québec (MTQ) prévoit réaliser des travaux de réparations majeures sur 19 piles submergées du pont Le Gardeur, entre Repentigny et Montréal.

Selon une étude d'impacts publiée par le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE), les travaux, dont le coût est estimé entre 22 et 25 millions, pourraient commencer en 2015 et s'échelonner «sur une période de deux à trois ans».

Les 19 piles du pont sont toutes situées dans l'eau, et leur réfection exigera l'aménagement d'une jetée en roche ou d'un pont temporaire pour permettre l'accès aux piles et l'acheminement des matériaux sur place. La technique à utiliser sera déterminée plus tard.

Les interventions sur certaines des piles, situées au milieu de la structure, nécessiteront l'utilisation d'une barge, si les niveaux d'eau le permettent.

Le pont Le Gardeur relie l'extrémité est de l'île de Montréal à la municipalité de Repentigny. Il a été construit en 1938 et son tablier a été élargi à quatre voies en 1974, puis complètement reconstruit au début des années 2000. Environ 22 000 véhicules utilisent le pont chaque jour pour franchir la rivière des Prairies.

Le pont est considéré comme en bon état, mais une inspection sous-marine effectuée en 2008 a révélé «un réseau de fissurations verticales» pouvant atteindre jusqu'à 2 mm de largeur sur les parois des fûts de béton des piles immergées.

Cette inspection a aussi révélé une dégradation du lit de la rivière «au pied et à proximité des piles» du pont.

Le Ministère entend donc «procéder à la stabilisation du lit du cours d'eau par l'ajout d'empierrement», autour des piles. Des gaines de béton d'une épaisseur de 200 mm seront de plus construites autour de chacune des piles touchées, pour renforcer l'ouvrage et garantir sa sécurité à long terme.

Des impacts réduits

Selon l'étude d'impact sur l'environnement, le projet n'aura que peu d'impacts résiduels, une fois les travaux de construction terminés.

L'empierrement du lit de la rivière fera disparaître plus de 10 000 m2 d'habitats potentiels pour les poissons. Les règles environnementales en vigueur prévoient que de tels impacts doivent être compensés par l'aménagement d'un milieu équivalent - mais le MTQ ne possède aucune propriété compatible à proximité du pont. Des discussions sont en cours avec divers organismes locaux «dans l'objectif de réaliser un projet pertinent et bénéfique pour le milieu».

Pendant les travaux, qui pourraient s'étendre jusqu'en 2017, les usagers du pont doivent s'attendre à des fermetures ponctuelles de voies de circulation. La piste cyclable du pont Le Gardeur restera ouverte aux usagers «si possible».

Le va-et-vient de la machinerie lourde et le bruit généré par les travaux pourraient importuner les résidants de Repentigny qui vivent près de la rivière ou des chemins d'accès temporaires au chantier.

Le MTQ prévoit que son chantier empiétera sur trois marais, pour une superficie de 277 m2 de terres humides sur la rive de Repentigny et sur les rives de l'île Bourdon, sur laquelle le pont est en partie construit. Ces milieux sont peuplés de roseaux communs et d'alpiste roseau, des espèces communes qui ne sont pas menacées.

En raison des empiètements sur le milieu naturel, le projet a fait l'objet d'une étude d'impacts environnementaux et pourrait être soumis à des audiences publiques, si des requêtes en ce sens sont transmises au BAPE. Le public et les organismes intéressés ont jusqu'au 7 mars pour en faire la demande.