Une vigile s'est tenue jeudi matin, à Montréal, en soutien à deux Canadiennes - dont au moins une Montréalaise - arrêtées plus tôt cette semaine en lien avec une attaque à la bombe incendiaire contre un édifice gouvernemental à Mexico, qui n'a pas fait de blessés.

Quelques dizaines de personnes étaient réunies devant l'entrée principale d'un édifice du centre-ville de Montréal abritant notamment le consulat mexicain.

Les autorités mexicaines ont dit avoir arrêté les Canadiennes Amélie Pelletier et Fallon Rouiller-Poisson, de même qu'un Mexicain, après que des cocktails Molotov eurent été lancés sur un bâtiment gouvernemental dans la capitale.

Selon ce que le procureur de la ville de Mexico Rodolfo Ruis a affirmé aux médias locaux, la police allègue qu'une des deux Canadiennes a été vue sortant un sac à dos contenant un certain nombre d'engins explosifs artisanaux.

Les organisateurs de la vigile à Montréal ont refusé de discuter avec les médias, mais une déclaration a été lue au groupe en français par une militante, et en anglais par le militant bien connu Jaggi Singh. Les manifestants soutiennent que le système judiciaire mexicain est répressif et autoritaire, et qu'il considère les accusés comme coupables jusqu'à preuve du contraire.

Le groupe s'inquiète aussi des conditions de détention de leurs camarades, et déplore qu'il a été impossible d'établir un contact direct avec les deux Canadiennes emprisonnées.

La mère de Fallon Rouiller-Poisson, Line Rouiller, disait mercredi s'inquiéter grandement du bien-être de sa fille de 20 ans, une Montréalaise qui a grandi sur la Rive-Sud.

Les autorités mexicaines ont confirmé que personne n'avait été blessé à la suite de cette attaque contre un édifice abritant le secrétariat des Communications et des Transports. Des dommages ont été causés à plusieurs véhicules stationnés dans la cour extérieure d'un concessionnaire automobile situé à proximité.

Le procureur Rodolfo Ruis a affirmé qu'un Mexicain avait été arrêté aux côtés des deux Canadiennes, qui ont été transférées en détention à l'Agence centrale d'enquête. Les organisateurs de la vigile montréalaise ont aussi exprimé leur soutien envers ce Mexicain.

Dans l'attente d'une décision de justice

Le bureau du procureur général fédéral à Mexico a indiqué jeudi à La Presse Canadienne que les autorités locales considèrent actuellement l'attaque à la bombe incendiaire comme un acte de vandalisme. Mais Jose Luis Manjarrez a ajouté que l'enquête en cours pourrait mener à des accusations criminelles graves contre les Canadiennes.

M. Manjarrez a précisé qu'en vertu de la loi, la police pouvait détenir les Canadiennes jusqu'à jeudi soir; à ce moment, elles devraient être formellement mises en accusation, ou libérées.