Bris de véhicules, chutes à neige bloquées: des problèmes d'équipement ont ralenti le déneigement de la métropole pendant la période des Fêtes. Et certains arrondissements ont mis beaucoup plus de temps à terminer le déneigement, selon une compilation de la Ville de Montréal.

Les responsables du déneigement de la métropole ont présenté hier à l'administration Coderre un bilan des deux premières tempêtes de l'hiver. L'Île-Bizard et Outremont, les arrondissements ayant le moins de rues à déneiger, ont encore une fois été les premiers à mettre fin à leurs opérations, les 26 et 27 décembre respectivement. Huit jours plus tard, Côte-des-Neiges - Notre-Dame-de-Grâce a été le dernier à terminer le déneigement de ses 228 km de rues.

Difficile de déterminer si la quantité de rues à déneiger joue pour beaucoup dans la durée des opérations: Rivières-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles a été l'un des plus rapides pour terminer le déneigement, même s'il est l'un des arrondissements ayant le plus de rues à déneiger, soit 276 km. Verdun et Anjou ont quant à eux été quelque peu ralentis puisqu'ils n'effectuent pas de déneigement la fin de semaine.

Lourde neige

Si la première bordée de neige, tombée les 14 et 15 décembre, a été relativement facile à faire disparaître, celle ayant balayé Montréal tout juste avant Noël a donné davantage de fil à retordre à la Ville. Le cocktail de neige et de pluie verglaçante tombé du 20 au 22 décembre, ainsi que les températures frigorifiques ayant suivi, ont occasionné de nombreux bris d'équipement.

Les 30 cm de neige tombés avant Noël, gorgés d'eau, représentaient ainsi 53,2 cm de neige en équivalent eau. En comparaison, les 26 cm tombés à la mi-décembre représentaient 27,5 cm en équivalent eau. De plus, au sol, la neige compactée par les opérations de déblaiement a durci en raison des froids intenses, ce qui a rendu la tâche plus difficile encore pour la machinerie.

Les bris pourraient aussi être liés à la vétusté des équipements. À la demande du maire Denis Coderre, les fonctionnaires ont évalué qu'environ 15% des véhicules ont dépassé leur durée de vie utile.

Autre problème rencontré: une partie des 16 chutes à neige, qui permettent d'éliminer la neige en l'envoyant directement dans les égouts, a dû être fermée. La période des vacances a en effet réduit le débit de l'eau dans les canalisations de Montréal, et les basses températures ont réduit l'efficacité de cette méthode. Du coup, les camions devaient se rendre aux 12 dépôts à neige pour y vider leur chargement, un problème qui a surtout touché les arrondissements du centre de l'île.

«Ça complique beaucoup les opérations lorsque les chutes à l'égout bloquent. Ça diminue notre capacité d'élimination et ça ralentit le déblaiement», a résumé Guylaine Brisson, directrice des services regroupés aux arrondissements.

C'est d'ailleurs la fermeture d'une chute à neige à Verdun qui aurait mené à un déversement de neige dans le fleuve. Incapable d'éliminer sa neige grâce au réseau d'égout, l'arrondissement a décidé de réutiliser un ancien dépôt à neige afin d'éviter une interruption des opérations de déneigement. La Ville assure qu'il s'agit d'un accident et que la neige n'a pas été délibérément jetée dans le fleuve, une pratique interdite depuis de nombreuses années.

Autres problèmes

Au-delà des problèmes d'équipement, les voitures garées dans les rues ont également contribué à ralentir le déneigement. Près de 11 000 remorquages ont dû être effectués lors des deux opérations. «C'est beaucoup, mais dans la moyenne», a précisé Guylaine Brisson. La Ville dit faire tout ce qu'elle peut pour sensibiliser les automobilistes à l'importance de déplacer leur véhicule lors des opérations, mais que les problèmes perdurent.