Le cadre du Service de sécurité incendie (SIM) Pierre Sigouin, suspendu dans la foulée du suicide d'un employé qu'il aurait intimidé, a repris du service.

M. Sigouin a réintégré son poste au cours des derniers jours, selon nos informations. Il devra toutefois travailler de chez lui, sans avoir de contact avec les employés ou l'état-major du service. Il serait chargé de «projets spéciaux». Cette situation perdurera jusqu'à sa retraite, qui devrait survenir à la fin de 2014.

Le grand patron des ressources humaines à la Ville de Montréal avait pourtant affirmé que sa carrière au SIM était bel et bien terminée.

«Au terme de sa suspension, Pierre Sigouin ne reviendra pas à la Ville de Montréal. Il devra faire un choix», avait affirmé Jean-Yves Hinse l'hiver dernier. «Il pourrait démissionner, demander un congé sans solde, prendre sa retraite.»

Un climat de terreur

À l'époque, le comportement de M. Sigouin avait fait grand bruit. Les médias avaient relayé l'histoire de Stéphane Archambault, un employé au service de la prévention du SIM, qui s'est enlevé la vie en octobre dernier.

La famille de M. Archambault a montré du doigt le patron du service où il travaillait. Pierre Sigouin y est arrivé en 2010 et y aurait fait régner un climat de terreur, assimilable à du harcèlement psychologique. Le cadre a d'ailleurs été suspendu deux mois et demi dans la foulée d'un rapport qui a analysé son comportement au travail.

Le président du syndicat des cols blancs de la Ville de Montréal, Alain Fugère, a déploré que Pierre Sigouin puisse réintégrer son poste. Ses membres qui subissent des congédiements ne peuvent pas rester chez eux et continuer à recevoir leur salaire en attendant leur retraite, a-t-il illustré.

Jean-Yves Hinse n'a pas voulu parler du dossier avec La Presse. La Ville de Montréal s'est bornée à rédiger un courriel. "À la suite de plaintes soumises par M. Sigouin devant la Commission des relations du travail, il y a eu une transaction [entente à l'amiable] entre les parties», peut-on y lire. On précise aussi que l'homme «n'a pas accès aux différents lieux de travail du SIM».

Pierre Sigouin n'a pas rappelé La Presse.