Union Montréal ne pourra pas rester en vie jusqu'à la fin de la commission Charbonneau: le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a décidé de forcer la dissolution du parti de l'ex-maire Gérald Tremblay. La formation devra remettre tout l'argent encore dans ses coffres.

Début septembre, La Presse révélait qu'Union Montréal avait décidé de demeurer en vie jusqu'à la fin des travaux de l'enquête publique sur l'octroi des contrats dans l'industrie de la construction. Et ce même si le parti avait annoncé publiquement sa dissolution quatre mois plus tôt.

La poursuite des activités de la formation avait soulevé plusieurs interrogations puisque le parti n'avait plus aucun membre ni aucun chef. Après analyse, le DGEQ a décidé de retirer l'autorisation d'exister à Union Montréal.

La loi oblige en effet tous les partis à maintenir un minimum de membres. Or les dirigeants actuels d'Union Montréal n'ont pas réussi à démontrer depuis mai qu'ils dénombraient le minimum de 100 membres prescrit.

La loi prévoit aussi que tous les partis doivent avoir un chef. Ce poste chez Union Montréal est vacant depuis maintenant 5 mois depuis la démission de Richard Deschamps, qui avait succédé à Gérald Tremblay en novembre 2012.

Les gens qui s'opposent à la fermeture d'Union Montréal ont jusqu'au 7 octobre pour se manifester. Une fois son autorisation d'exister retirée, les dirigeants de la formation auront ensuite un maximum de dix jours pour remettre tout l'argent dans leurs coffres au DGEQ. L'argent sera ensuite remis à la Ville de Montréal.

Nos appels à Louis Lewis et Marc Deschamps, actuels responsables du parti, sont restés sans réponse.

Impossible de savoir avec précision combien d'argent le parti dispose toujours. Au 31 décembre dernier, Union Montréal rapportait avoir 650 000$ en banque. Ce montant a fort probablement fondu puisque le parti, privé de sources de revenus, a continué à payer un loyer et les frais de son avocat à la commission Charbonneau.

Union Montréal avait décidé de rester en vie afin de répondre aux blâmes que l'enquête publique pourrait porter contre ses anciens membres dans son rapport final. Après tout, plusieurs témoins ont affirmé à la Commission que la formation avait perçue une ristourne de 3% sur certains contrats de construction de la Ville de Montréal. Sept membres d'Union Montréal ont d'ailleurs été appelés à témoigner à l'enquête publique, dont l'ex-maire Gérald Tremblay, son ancien bras droit Frank Zampino et l'ex-directeur du financement, Bernard Trépanier.

Membres d'Union Montréal entendus à la Commission

>Gérald Tremblay, ex-chef d'UM et maire de Montréal

>Frank Zampino, ex-président du comité exécutif

>Bernard Trépanier, ex-directeur du financement

>Christian Ouellet, ex-directeur général

>Marc Deschamps, agent officiel

>Martin Dumont, ex-organisateur

>Alexandre Pion, ex-réceptionniste