Réformer le comité exécutif de la Ville, embaucher un commissaire à l'éthique et revoir les processus administratifs de l'appareil municipal: ce sont en substance les trois grandes promesses dévoilées cet après-midi par le candidat à la mairie Marcel Côté.

Pour son premier point de presse où il présente plus concrètement sa plateforme électorale, M. Côté a décrit ce qu'il estime être les «fondations qui sont essentielles à la relance de Montréal».

«Des fondations solides, ce sont des réformes en profondeur, cette révolution tranquille dont je parlais à l'hôtel de ville de Montréal. Ce qui s'est passé à Montréal depuis dix quinze ans est anormal, en termes de tensions, de crises, de malversations.»

Loin du «boys club»

Il a essentiellement regroupé en trois grands thèmes les éléments présentés cet après-midi. Il propose d'abord de réformer le comité exécutif, l'équivalent du Conseil des ministres, en faisant notamment de son vice-président un «contre-pouvoir» pour analyser la pertinence des dépenses. Ni le président ni le vice-président de cette instance, ni même «la grande majorité des membres ne sont des maires, ça va être des conseillers de ville», a-t-il précisé.

Il propose ces changements «pour que ce qui est l'équivalent d'un "boys club", le comité exécutif, devienne autre chose, devienne un organisme structuré pour analyser et prendre des décisions».

Le vice-président du comité exécutif, qui serait appuyé par une équipe d'une dizaine de fonctionnaires, «n'aurait pas d'autres dossiers, il ne pourrait pas s'occuper de promotion de piscines, de promotions de centre communautaire. Sa job, ce serait d'être le contre-pouvoir.»

En matière d'éthique, il propose l'embauche d'un commissaire à l'éthique et la mise sur pied d'un code que les élus et les employés de la Ville devraient signer chaque année. Un «programme de conformité» serait établi pour sanctionner les fautifs, et la ligne de dénonciation serait retirée au contrôleur général pour être confiée à une instance indépendante.

10 directeurs en 12 ans

Selon M. Côté, ces éléments auraient permis de limiter la corruption au sein de l'administration montréalaise. «Le problème de corruption qu'on a eu au sein d'un groupe des travaux publics aurait dû être détecté. Une politique de conformité l'aurait détecté. Une ligne de dénonciation aurait certainement, sur une période de 12 ans, repéré ce problème-là (...) En dedans de quelques mois, le problème aurait été réglé.»

Selon son expérience d'économiste et de consultant, les grandes organisations se sont dotées de tels mécanismes pour détecter la fraude. «C'est pour ça qu'il n'y en a pas tant que ça. Ça peut arriver, mais généralement, on tue dans l'oeuf, ça ne dure pas 15 ans comme ça a duré à Montréal.»

Enfin, le chef de Coalition Montréal estime qu'il faut «revoir en profondeur les processus administratifs» en les simplifiant et en réformant la haute direction.

«On a eu à Montréal 10 directeurs généraux en 12 ans. Toute organisation qui change aussi souvent de tête ne peut être stabilisée, ne peut être dirigée avec continuité. C'est totalement anormal. C'est un symptôme.»

Relancé par un journaliste télé qui lui demandait de résumer plus simplement son programme, M. Côté n'a pas embarqué. «Moi, je veux avoir un mandat des Montréalais et des fois, il faut aller au-delà des grosses simplifications. Je ne suis pas allé en politique pour serrer des mains, mais pour avoir un mandat parce qu'il y a des changements à faire. Malheureusement, dans une maison, les fondations, ce n'est pas ça qui paraît. Mais c'est important.»