Le ministère de l'Environnement s'apprêterait à accepter aujourd'hui le plan de Reliance pour sécuriser et décontaminer le terrain de Pointe-Claire contaminé par des biphényles polychlorés (BPC), a appris La Presse.

Mais l'entreprise reste sur la corde raide. Selon nos informations, des perquisitions ont même été menées mardi pour récupérer des documents qui avaient été extraits du lieu la semaine dernière.

Selon le Journal de Montréal, le fils du propriétaire avait emporté des dizaines de boîtes de documents par camion. L'information pourrait servir si jamais une poursuite pénale ou criminelle devait être intentée, une option qui reste sur la table.

Même si elle ne détenait pas de permis, Reliance entreposait des BPC sur un terrain de Pointe-Claire. En mars, il y a eu un déversement d'environ 1200 litres d'huile contaminée. Malgré de nombreuses visites des inspecteurs du Ministère, trois avis de non-conformité et un avis préalable, l'entreprise ne collaborait pas. Le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, a alors envoyé une ordonnance à cette entreprise «bum» pour la sommer de sécuriser l'endroit, décontaminer le sol et se débarrasser des BPC.

À la toute dernière minute, alors que le Ministère était prêt à prendre le contrôle du lieu et à faire le travail lui-même, l'entreprise a finalement accepté de répondre aux conditions imposées pour effectuer et payer les travaux. Le Ministère n'avait pas le droit de refuser cette main tendue. Cela signifie que Québec n'aura pas à prendre une hypothèque légale sur ses actifs en espérant pouvoir se faire rembourser.

Reliance avait cinq jours pour déposer son plan. Québec l'a reçu hier et serait sur le point de l'accepter. Les travaux, payés par l'entreprise, pourront donc commencer. Mais le ministre Blanchet a déjà indiqué que sa confiance envers Reliance restait «conditionnée par le fait [qu'elle] a opéré dans la clandestinité".

Des inspecteurs du Ministère superviseront les travaux. Au premier dérapage, M. Blanchet a le pouvoir de prendre le contrôle du lieu sans passer par un juge ni même par le Conseil des ministres.

Le ministre a déjà indiqué qu'il ne pouvait agir plus rapidement sans violer les protocoles de son Ministère et donner ainsi des munitions à Reliance pour se plaindre devant les tribunaux.

Ces protocoles pourraient toutefois être revus afin d'écourter les délais donnés aux entreprises fautives et divulguer de manière plus proactive l'information, a soutenu M. Blanchet la semaine dernière.

Les informations sur la fuite étaient disponibles sur le site du Ministère depuis le printemps, mais elles n'avaient pas été diffusées par un communiqué de presse.