Richard Bergeron a qualifié hier de «choquants» et de «très peu respectueux» les propos de Marcel Côté sur l'impact négatif de «la culture des villes de banlieue» sur la corruption à Montréal.

Dans une entrevue accordée vendredi à La Presse, l'allié politique de Louise Harel a montré du doigt un conseil municipal «dominé par d'anciens maires de banlieue qui ont amené les règles et procédures des anciennes villes de banlieue pour gérer une ville qui a un budget de 5 milliards» afin d'expliquer la corruption qui a rongé Montréal pendant des années. «Ce n'est pas les règles de Saint-Laurent, Saint-Léonard ou Anjou qu'il fallait; c'est beaucoup plus complexe», avait-il ajouté.

Hier, Marcel Côté a nuancé ses propos, assurant qu'il parlait des «petites villes de banlieue», et non pas des municipalités fusionnées à Montréal au début des années 2000.

Richard Bergeron, le candidat à la mairie de Projet Montréal, a tout de même estimé que ces déclarations insultaient «les 10 nouveaux arrondissements de Montréal et les 15 villes liées» à la métropole au sein de l'agglomération. Il a pris la parole à la sortie d'une réunion d'organisation politique qui a eu lieu à l'Université de Montréal.

«Des dérives politico-administratives, il s'en produit à tous les échelons», a évalué M. Bergeron.

Nouveaux logements

Par ailleurs, la coalition Côté-Harel a promis de favoriser la construction de 2000 nouveaux logements et la rénovation de 2000 autres, hier matin, dans le cadre d'une rencontre de réflexion en vue de la prochaine campagne électorale.

Pour la nouvelle coalition, la solution à l'exode vers les banlieues réside dans l'accès à la propriété des familles montréalaises.

En conférence de presse, M. Côté a souligné l'importance d'offrir de grands appartements -avec au moins trois chambres- à prix abordables aux couples montréalais qui deviennent parents. «Sinon, ils iront ailleurs», s'est-il désolé.

Le candidat à la mairie a d'ailleurs exprimé des doutes quant au futur du quartier Griffintown. Il s'est désolé de n'y voir que de très petits appartements destinés aux jeunes professionnels sans enfants.

Charte des valeurs: pas un priorité

Tant Marcel Côté que Richard Bergeron ont affirmé que l'adoption de la Charte des valeurs québécoises du gouvernement péquiste ne constituait pas une priorité pour Montréal.

Marcel Côté a toutefois indiqué qu'il n'avait aucun problème avec le fait qu'une musulmane portant le hijab soit chargée du service à la clientèle à l'hôtel de ville.

Le grand patron de Projet Montréal, lui, a refusé de dire s'il trouverait acceptable de voir une policière du Service de police de la Ville de Montréal porter le hijab. Il s'est limité à faire valoir qu'il ne voulait pas contribuer à l'«hystérie collective» avant d'avoir vu le document proposé par le gouvernement.