Depuis hier soir, Linda Huard tente de remettre un peu d'ordre dans le logement de sa fille, entièrement inondé après qu'une pluie torrentielle se soit déversée sur le nord de la région montréalaise. Son constat : c'est une perte totale.

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«J'entendais le bruit de l'eau venant des casiers au sous-sol, situé à côté du logement de ma fille et de son fils de sept ans. Quand j'ai ouvert la porte, l'eau est montée en quelques secondes jusqu'à ma taille», explique à La Presse Mme Huard, encore sous le choc.

À l'intérieur du logement, le plancher est couvert d'une boue brune et visqueuse. Une forte odeur d'égout est présente dans l'air. De la moisissure sera présente dans les murs, dit-elle. Dans la cuisine, le réfrigérateur est couché sur le sol. «C'est l'eau qui l'a soulevé, puis l'a fait retomber», explique la citoyenne de Montréal-Nord, qui habite le bloc appartement depuis quatre ans. 

Comme quinze autres familles des quartiers Montréal-Nord, Ahuntsic-Cartierville et Anjou, sa fille et son petit-fils ont dû quitter leur logement. Ils sont présentement pris en charge par la Croix-Rouge. Les prochaines semaines s'annoncent difficiles.

«Elle n'a pas d'assurance, et je ne sais pas comment elle pourra tout racheter. Des choses sont toutefois irremplaçables. Ici, dans la valise, j'avais placé tous les souvenirs d'enfance de mes enfants. Je n'ai pas encore osé ouvrir, pour constater que c'est une perte totale», dit Mme Huard.

«On aurait pu surfer» 

Quelques mètres plus loin, Martin Comeau a commencé une opération de nettoyage «sans précédent». 

«On pouvait voir une vague descendre la côte et monter à plus de cinq pieds. Un peu plus et c'était possible de surfer», explique-t-il, lorsque La Presse a visité son garage, encore inondé. 

«Pour mes locataires, qui entreposaient des objets de valeur, c'est une perte totale. J'espère qu'ils sont assurés», dit M. Comeau.

Il évalue les dommages à plus de 15 000$. Sa famille est propriétaire de l'immeuble depuis 42 ans. C'est la première fois qu'un incident du genre survient, dit-il. 

«On devra démolir tous les casiers. C'est une perte totale», laisse tomber M. Comeau. 

Un cauchemar qui se répète

Quelques rues plus loin, Josée Beaulieu voit son sous-sol inondé pour la quatrième fois depuis deux ans. Elle se dit désespérée. 

«Maintenant, ma propriété n'a plus aucune valeur. Si je décide de vendre, je devrais expliquer que le sous-sol est inondé à répétition, même si j'ai installé un clapet de retour. Je vais vendre à perte», explique la dame en colère. 

Ces dernières années, les pertes ont été substantielles, dit-elle. Il a dû réclamer deux fois 13 500$ à sa compagnie d'assurance. Elle n'est désormais plus assurable. 

«Je suis allé à plusieurs reprises poser des questions à la Ville, mais on me répond seulement que des travaux sont en cours sur le boulevard Pie-IX. Je ne sais plus quoi faire», dit-elle.