L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a débarqué lundi matin dans les bureaux de Laval Technopole pour interroger le PDG de l'organisme municipal, a appris La Presse.

Selon les informations recueillies auprès de sources policières, l'intervention des enquêteurs de l'escouade Marteau de l'UPAC faisait suite aux révélations de La Presse concernant la mainmise de l'ancien maire Gilles Vaillancourt sur le développement économique mené par Laval Technopole.

En entrevue à La Presse, le PDG de Laval Technopole, Pierre Desroches, a reconnu que la vision du développement économique appliquée par l'organisme était imposée par le politique. Il a ainsi reconnu qu'il exécutait le plan des politiciens. «C'était une administration hands on», a-t-il affirmé, laissant ainsi comprendre que l'ex-maire était très proche de l'action. En fait, toutes les transactions immobilières de nature industrielle lui étaient soumises avec l'accord de M. Desroches.

C'est le vice-président Développement, investissement et immobilier de Laval Technopole, Gilbert LeBlanc, un pilier de M. Vaillancourt. Les deux hommes se connaissent depuis au moins 29 ans. À l'époque, M. LeBlanc était commissaire industriel à la Ville - Laval Technopole ayant été créé en 1995 -, alors que M. Vaillancourt était déjà membre du comité exécutif, avant d'être élu une première fois à la mairie, en 1989.

MM. Vaillancourt et LeBlanc se rencontraient de façon régulière, a admis Pierre Desroches, qui était au courant de ces rendez-vous. Il s'agirait de rencontres d'information normales pour connaître l'avancement des transactions, dit-il. Selon des sources proches du dossier, l'aide aux investisseurs sous forme de crédit de taxes municipales était au coeur des discussions, tout comme le choix des partenaires souhaités dans les dossiers (un entrepreneur plutôt que tel autre). Avec l'appui du maire, Gilbert LeBlanc avait une force de persuasion décuplée, souligne-t-on en coulisse.

Les enquêteurs de l'UPAC sont restés dans les bureaux de Laval Technopole plus de deux heures. Il pourrait s'agir d'une première visite de courtoisie, explique-t-on. Gilbert LeBlanc n'a toutefois pu être interrogé puisqu'il est actuellement en vacances.

Outre MM. Desroches et LeBlanc, Gilles Vaillancourt avait d'autres hommes de confiance au sein de Laval Technopole. Il s'agit notamment de Me Pierre Lambert, qui assumait tous les mandats juridiques de l'organisme depuis 1985 (la Corporation de développement économique de Laval - ou CODEL - étant l'ancêtre de Laval Technopole), ainsi que du conseiller municipal Basile Angelopoulos.

Rappelons que Laval a fait l'objet d'une très importante frappe policière en mai dernier. Au total, 37 personnes ont été arrêtées, dont l'ex-maire Gilles Vaillancourt, l'ancien directeur général de Laval, Claude Asselin, et l'ancien directeur du service municipal d'ingénierie, Claude Deguise, tous trois accusés entre autres de gangstérisme. Me Lambert figure également parmi les accusés.