Une première mission africaine vient d'être inaugurée à Montréal. Depuis dimanche, elle s'est officiellement installée à l'église Notre-Dame-des-Anges, située sur le boulevard Gouin, dans la paroisse Bordeaux-Cartierville. Une cérémonie spéciale a été célébrée pour l'occasion en présence du cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa au Congo.

Bien que toujours ouverte aux catholiques «de souche», l'église Notre-Dame-des-Anges sera désormais spécifiquement destinée à la communauté africaine catholique. On y offrira, sur une base régulière, des messes selon le rite congolais, qui a la particularité d'intégrer danses, rythmes et chants africains aux rites catholiques traditionnels. En plus de la religion, Notre-Dame-des-Anges aura également un caractère social. L'église servira de point de chute aux immigrants africains d'obédience catholique, pour la plupart originaires du Congo, d'Ouganda ou du Nigeria. Une façon de diminuer l'influence et la prolifération des églises protestantes qui exercent un grand ascendant sur les nouveaux arrivants.

Une messe dansante

Basé sur le principe que «la messe est une fête avec Dieu et qu'en Afrique, il n'y a pas de fête sans danse», le rite congolais a été créé en 1988 par le cardinal Joseph-Albert Malula. Mais ce n'est pas d'hier que le continent noir participe au rayonnement de l'Église catholique. «On n'a pas idée de combien l'Afrique a contribué au christianisme, souligne Kanyuhri Tchika, membre actif de la mission africaine. Saint-Augustin et Saint-Maurice sont tous les deux originaires d'Afrique et le pape Gélase 1er (482-496) était Noir!» L'Afrique compterait actuellement une cinquantaine de saints, la plus récente étant la Soudanaise Bakhita (1869-1947) canonisée en 2000.

Montréal compte actuellement une quarantaine de missions dites «ethniques». Il n'est pas exclu, selon le diocèse, que la mission africaine hérite éventuellement d'une église pour elle toute seule. Au rythme où les églises se vident, cela pourrait être avant longtemps. La cérémonie d'hier sera rediffusée le 16 juin à la télé de Radio-Canada.