Elle a beau avoir reçu l'appui de 95% des militants de son parti, la chef de Vision Montréal, Louise Harel, s'est gardée de définir samedi le rôle qu'elle tiendrait dans une éventuelle coalition à la ville de Montréal.

Avant le début du congrès de Vision Montréal, La Presse rapportait qu'un mouvement visant à trouver un candidat susceptible de barrer la route à Denis Coderre à la mairie de Montréal se trame actuellement dans la métropole.

Or si Louise Harel s'est dite favorable à une coalition, elle s'est néanmoins gardée de préciser la forme et le but de celle-ci, comme elle s'est abstenue de confirmer qu'elle briguerait le poste de mairesse à tout prix.

«Ce matin, le message que je reçois, c'est celui d'un parti uni. Je suis leur chef unique et préféré. À partir de là, on verra comment on pourra s'assurer que cette coalition est le reflet de ce qu'est Montréal», a répondu Mme Harel quand on lui a demandé si elle était prête à laisser la candidature de maire à quelqu'un d'autre. «Un bon changement pour Montréal, ce serait d'avoir une femme mairesse», a-t-elle cependant ajouté, dans une déclaration qui a bien traduit la confusion qui règne au sujet de la possibilité de former une coalition.

Projet Montréal écarté

Pour l'instant, la seule certitude concerne le parti Projet Montréal, avec lequel Vision Montréal n'envisage absolument pas de s'allier. «Je pense que c'est impossible, la position que prend [le chef de Projet Montréal] Richard Bergeron. Alors je ne vais pas insister. Le message est reçu. Mais on est ouverts à travailler avec les Montréalais qui sont désireux de donner à leur ville plus d'efficacité, plus de cohérence, plus d'intégrité, plus de prospérité aussi», a indiqué Louise Harel.

Selon les informations de La Presse, John Parisella, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa et ex-délégué du Québec à New York, serait actuellement le candidat favori pour mener une coalition «anybody but Coderre» à Montréal. Un autre candidat pressenti par les anti-Coderre serait l'ancien patron de SECOR, Marcel Côté. Invité au congrès, il a livré un vibrant plaidoyer sur la force d'une coalition.

Prudents, les membres de Vision Montréal n'ont pas confirmé les rumeurs samedi. Pas plus qu'ils ne les ont infirmées. «À l'heure actuelle, Denis Coderre est en tête, donc on regarde comment on est capables de le contrer parce qu'il n'a proposé aucune idée valable et intéressante pour Montréal», a avancé Elsie Lefebvre, conseillère du district de Villeray. Devant l'insistance des journalistes, Vision Montréal a finalement fait appel à la patience des citoyens, qui «verront bien» en quoi consistera la coalition le moment venu.

«C'est le début d'un nouveau chapitre, donc il y aura des investitures et des candidats qui pourront être connus rapidement», a assuré Louise Harel, autrement émue du soutien que lui ont exprimé ses pairs.

«Je suis extrêmement fière, c'est au-delà de mes espérances», a-t-elle déclaré à la foule de 325 personnes qui l'a accueillie dans les cris et au son d'un Éric Lapointe chantant son admiration pour Montréal dans les haut-parleurs du Bain Mathieu, où avait lieu le congrès.

Louise Harel a concentré son intervention sur le travail à faire dans la métropole, notamment pour dédommager les Montréalais «qui se sont fait voler des millions à cause de la collusion et de la corruption».

«La partie commence», a-t-elle lancé, forte de l'appui presque unanime des 143 personnes qui se sont exprimées lors du vote de confiance.