D'anciens libéraux provinciaux, des gens associés aux conservateurs et les milieux d'affaires s'activent à trouver un candidat susceptible de barrer la route à Denis Coderre à la mairie de Montréal.

Ce mouvement «anybody but Coderre» s'est accéléré au cours des derniers jours et espère pouvoir, dans les prochains jours, annoncer le nom d'un adversaire à celui qui vient de quitter la Chambre des communes.

Au sommet de leur liste, John Parisella, l'ancien chef de cabinet de Robert Bourassa revenu l'an dernier de la délégation du Québec à New York, et qui s'active actuellement au financement des fondations de l'Université de Montréal, des HEC et de Polytechnique. L'ancien conseiller de M. Bourassa et de Jean Charest n'est guère intéressé, semble-t-il, mais fidèle à sa nature conciliante, il n'a pu encore dire un non catégorique à ceux qui, nombreux, l'incitent à poser sa candidature.

Une autre option pour les anti-Coderre: Marcel Côté, l'ancien patron de SECOR, que l'on voit davantage à la télévision depuis quelques semaines. Proche des conservateurs de l'ère Mulroney, il a été invité par Louise Harel comme conférencier pour le congrès de Vision Montréal qui débute demain. Il serait le candidat préféré de Louise Harel, indique-t-on. Chez les anciens élus de Gérald Tremblay, on se croise les doigts, convaincu qu'un candidat «connu et consensuel» sortira bientôt de l'ombre.

À Vision Montréal, bien des élus importants plaident pour une «coalition» qui émergerait clairement du parti actuel. Mme Harel aura un vote de confiance réconfortant, en fin de semaine, mais des piliers de son parti, comme Elsie Lefebvre et Réal Ménard, voient bien qu'il faudra coaliser avec des anciens de l'UCIM et ajouter du sang neuf pour l'emporter contre Coderre, confient des stratèges de l'organisation. La seule option qui ne paraît guère viable est une coalition avec Projet Montréal, tant le chef Richard Bergeron est intraitable dans ses positions.

Parisella «n'a pas l'intention de se présenter»

Du côté de John Parisella, un pas important a été franchi la semaine dernière quand il a accepté de rencontrer, à ce sujet, Jacques Ménard, le patron de la Banque de Montréal, et Jean Masson, un vétéran organisateur au PLQ. Le banquier Ménard l'a assuré de l'appui de la communauté des affaires, Jean Masson s'est porté garant de l'organisation du PLQ. «J'ai besoin de temps», s'était contenté de dire M. Parisella, quittant les deux émissaires.

«John Parisella estime que sa première mission, l'engagement pour lequel il est revenu à Montréal, est avec Campus Montréal, il n'a pas l'intention de se présenter à la mairie», soutenait vendredi un ami très proche de John Parisella, après avoir pesé chaque mot avec lui. Mais le principal intéressé ne rappelait pas et n'a pu par conséquent fermer lui-même la porte.

MM. Masson et Ménard avaient assuré leurs arrières avec Vision Montréal et pu assurer M. Parisella que Louise Harel «verrait d'un bon oeil» sa candidature. Michael Applebaum était prêt à l'appuyer aussi - il vise davantage le poste de président du conseil exécutif, mais les organisateurs observent, inquiets, que l'UPAC a à trois reprises perquisitionné dans sa mairie.

Ils ont aussi, pour le convaincre, évoqué un sondage réalisé par Baromètre, la firme habituelle des libéraux provinciaux, qui montre Denis Coderre en avance, suivi de Michael Applebaum, comme dans le coup de sonde de CROP réalisé plus récemment. Mais les appuis de Denis Coderre restent passablement mous, ont-ils insisté, surtout quand on pose des questions sur les qualités de leadership du candidat. Dans l'enquête CROP, John Parisella ne récoltait que 3% d'appuis.