En quelque sorte traqués par les téléphones intelligents et diverses captations sur bandes vidéo, les policiers gagneraient peut-être à se doter de caméras portatives. C'est du moins ce que suggère la Fraternité des policiers de Montréal qui songe à contre-attaquer sur le terrain de la saisie d'images.

La diffusion d'extraits d'interventions policières s'est multipliée depuis les manifestations du printemps 2012. Dans ces vidéos, on retrouve plusieurs arrestations musclées.

La Fraternité reconnaît que certains événements peuvent parfois prendre des tournures qui nécessitent l'usage de la force. Par contre, les montages qui circulent ne montrent pas toujours ce qui a précédé ces démonstrations de force. C'est pourquoi les policiers souhaitent avoir leurs propres images.

Cette proposition est présentée dans la dernière édition de «La Flûte», un magazine publié par la Fraternité, dans un texte d'Yves Gendron, vice-président à la prévention et aux relations avec les membres. La réflexion n'est pas nouvelle et trouve d'ailleurs échos auprès d'autres corps de police.

L'usage de caméras portatives a fait l'objet de projets-pilotes aux États-Unis depuis déjà cinq ans. Au Canada, la ville de Victoria, en Colombie-Britannique, a également entrepris le même exercice depuis 2009.

Ces essais sont jugés concluants avec une réduction de 60 pour cent du taux d'utilisation de la force. Les interactions ont semblé, dans l'ensemble, plus pacifiques, et les agents ont dit avoir constaté moins d'écarts de langage et une diminution des voies de fait sur les policiers.

La Fraternité affirme également que «le temps est probablement venu de montrer publiquement ce que nos policiers côtoient quotidiennement et de rendre accessible la vérité, toute la vérité», a écrit M. Gendron.