Même si les mots «Équipe Richard Bergeron» avaient officiellement été ajoutés au nom «Projet Montréal» quelques heures plus tôt, c'est un employé de la formation politique qui s'est sali les mains pour attaquer Denis Coderre et Louise Harel, dimanche après-midi.

Raymond Guardia, embauché l'an dernier comme directeur de campagne par le parti, a durement attaqué les adversaires de son patron lors de la conclusion du congrès de la formation politique. Richard Bergeron a préféré vanter les qualités de son équipe.

Le «défi de Denis Coderre, c'est de cacher le vrai Denis Coderre», a fait valoir M. Guardia. Il a laissé entendre qu'il avait été «pleinement actif dans le scandale des commandites» et qu'il s'était fait écarter du cabinet fédéral pour cette raison.

M. Guardia, ancien employé politique du Nouveau Parti démocratique, a notamment rappelé que le haut gradé libéral Benoit Corbeil avait affirmé avoir reçu une enveloppe brune contenant 5000$, destinée à la campagne de M. Coderre.

«S'il y a un scandale, Denis Coderre ne doit pas être trop loin de la table d'honneur», a-t-il affirmé.

Quant à Vision Montréal, il s'agit d'un parti endetté et promis à la défaite, a-t-il indiqué. «C'est impossible d'imaginer un scénario qui porterait Louise Harel à la mairie», a souligné M. Guardia. Il a ajouté qu'elle est extrêmement impopulaire dans les quartiers multiculturels et dans les villes nouvellement fusionnées.

Sortie légitime

Interrogé par la suite, le chef de Projet Montréal a assuré qu'il endosse totalement les propos de son employé. Il ne voit pas de problème à ce qu'il s'exprime publiquement.

«Il faut que la population sache la vérité sur le personnage de Denis Coderre, a-t-il affirmé. Je suis très satisfait de l'allocution qu'a faite le directeur de la campagne. [...] J'ai beaucoup apprécié.»

Quelques heures plus tôt, les militants de Projet Montréal avaient accepté de modifier le nom de leur parti pour «Projet Montréal - Équipe Richard Bergeron». L'organisation suit ainsi les traces de l'Équipe Denis Coderre pour Montréal, le parti de l'actuel député fédéral de Bourassa. Il assure toutefois qu'il avait prévu le changement avant.

Le changement servira surtout à permettre aux électeurs de mieux reconnaître la formation politique une fois dans l'isoloir. Il n'a pas rallié la totalité des militants; plusieurs y voyaient une façon de mettre le chef plutôt que l'équipe de l'avant.