Le règlement antimasque et l'obligation de fournir un itinéraire pour toute manifestation font une fois de plus l'objet de tirs nourris.

Une coalition de syndicats, d'associations étudiantes, de groupes communautaires et de juristes, dont l'Association des juristes progressistes et Juripop, ont réclamé vendredi l'abrogation de ce règlement de la Ville de Montréal.

Même la mascotte Anarchopanda, incarnée par Julien Villeneuve et dont la tête avait été confisquée plutôt cette année en vertu dudit règlement P-6, fait partie des «organisations» signataires.

La Ligue des droits et libertés assure qu'environ 50 organisations sont devenues signataires de la demande d'abrogation du règlement, qui avait été modifié le 19 mai 2012, en pleine crise étudiante.

Le groupe, qui exige l'abrogation immédiate du règlement municipal P-6, souhaite que le règlement, dans son ensemble, soit aboli.

Nicole Filion, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés, considère que les policiers n'ont pas besoin de ce règlement pour intervenir lorsque des méfaits sont commis. Elle estime que le code criminel leur permet déjà d'agir, alors que le règlement P-6, lui, laisse place à des décisions arbitraires. Elle va jusqu'à affirmer que la «discrétion policière» peut mener à des arrestations abusives, même quand il n'y a pas de débordement.

De nouvelles représentations sont prévues auprès de l'hôtel de ville de Montréal, pour convaincre les élus de reculer et d'invalider le règlement.

Mme Filion soutient que les articles contenus dans le règlement violent les libertés d'expression, d'association et de réunion pacifique ainsi que le droit à la vie privée. Selon elle, de telles mesures n'ont pas leur place dans une société libre et démocratique.

Le non-respect du règlement municipal P-6 peut entraîner des amendes de 500 $ à 1000 $ pour une première infraction.