La Ville de Montréal tente toujours d'obtenir le départ de son ancien directeur général, Guy Hébert. Même si celui-ci a déposé une plainte lundi devant la Commission des relations de travail, demandant sa réintégration comme employé et une compensation pour les dommages qu'il a subis, «le Service du capital humain a été mandaté pour établir les modalités de son départ», a précisé aujourd'hui Jonathan Abecassis, porte-parole du maire Michael Applebaum.

M. Abecassis s'est par ailleurs refusé à tout autre commentaire, alléguant que la cause était à l'étude par la CRT.

Le mois dernier, le maire Applebaum avait annoncé aux médias que le comité exécutif avait voté une résolution pour négocier le départ de M. Hébert. Celui-ci a quitté la Ville le 18 mars après s'être fait montrer la porte par le maire, au terme d'une controverse concernant des démarches qu'il aurait effectuées pour limoger le directeur du service de police, Marc Parent.

«Erreur de jugement»

En matinée, M. Hébert avait soutenu devant les journalistes qu'il n'avait jamais demandé la tête de M. Parent. Il avait qualifié les informations publiées dans La Presse quelques jours plus tôt de «rumeurs» et de «campagne de salissage». Or, le cabinet du ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, l'a contredit formellement quelques heures plus tard. Devant les nouvelles dénégations de M. Hébert, l'attachée de presse du ministre, Jacqueline Aubé, avait été catégorique deux jours plus tard, dans un courriel envoyé à La Presse: «Nous persistons et signons: M. Hébert demandait le remplacement du directeur Parent. Voilà.»

Le maire Applebaum a maintenu que l'ex-directeur général avait agi à son insu et qualifié cette démarche d'«erreur de jugement».

Dans sa plainte envoyée au CRT et datée du 10 avril, l'ex-directeur général se dit victime d'une «destitution» dont il a été avisé le 18 mars. Le maire Applebaum avait plutôt déclaré qu'il avait remis sa démission ce jour-là, après qu'on la lui ait demandée.

Employé de la Ville depuis 1981 et nommé directeur général en janvier 2012, M. Hébert demande l'annulation de la destitution. Il veut être dédommagé pour «tous dommages subis en raison de cette mesure, tant matériels que moraux», ainsi que les coûts du recours qu'il intente devant la CRT.

Celle-ci va d'abord proposer une conciliation entre les deux parties. En cas d'échec, un juge entendra la cause, vraisemblablement dans les prochains mois.