Montréal se donne trois ans pour améliorer la sécurité des 25 intersections et des 5 stations de métro les plus dangereuses pour les piétons dans l'île. Pour améliorer son bilan routier, la métropole compte notamment aménager des «îlots refuges» au milieu des voies pour permettre aux personnes âgées de traverser en deux temps.

La Ville a lancé depuis octobre un vaste chantier pour améliorer la sécurité à la traversée des rues, puisque le nombre d'accidents impliquant des piétons est stable depuis plusieurs années. Une vingtaine de piétons sont tués chaque année dans les rues de Montréal.

La firme de génie CIMA+ a évalué pour la Ville les endroits les plus dangereux de la métropole et ciblé 25 intersections particulièrement problématiques. À elles seules, elles ont enregistré 20% de toutes les collisions entre un véhicule et des piétons.

«Maintenant qu'on connaît les lieux où surviennent les accidents, on n'a pas de raison de ne pas réussir. Il faut que la police et le service de la géométrie des rues nous permettent d'éviter ça», affirme le responsable des transports, Réal Ménard.

L'élu indique que la métropole mettra bientôt sur pied un bureau de la sécurisation des déplacements. Les arrondissements pourront ainsi être informés chaque année des intersections les plus problématiques sur leur territoire et y remédier rapidement.

Parmi les solutions envisagées pour améliorer la sécurité des traversées, la Ville souhaite notamment dégager davantage les intersections pour permettre aux automobilistes de mieux voir les piétons. Montréal cherchera ainsi à mieux faire respecter la marge de 5 m prévue aux intersections pour le stationnement des véhicules. Par ailleurs, la Ville recommande le maintien de l'interdiction des virages à droite au feu rouge.

La palme de l'intersection la plus dangereuse revient à l'angle des rues Papineau et Sainte-Catherine. On y a recensé 19 collisions entre un véhicule et un piéton de 2007 à 2011.

Aînés à risque

Les personnes âgées, groupe le plus touché par des accidents dans leurs déplacements à pied, courent quant à elles plus de risques lorsqu'elles traversent l'intersection de la rue Beaubien et du boulevard Pie-IX.

Conscient du danger pour cette catégorie de piétons, Montréal souhaite revoir le temps alloué pour la traversée des 10 intersections les plus problématiques pour les aînés. Ces intersections seront aussi dotées d'«îlots refuges», qui permettent aux piétons les plus lents de traverser en deux temps. Ils pourront ainsi attendre entre deux cycles de feux de signalisation sur une sorte de terre-plein protecteur.

Au-delà des intersections dangereuses, cinq stations de métro ont été jugées problématiques. Sans surprise, celles-ci sont les plus achalandées de la métropole. Leurs abords seront revus pour réduire les risques de collision avec les véhicules

L'étude menée par CIMA+ pour la Ville permet de constater que l'obscurité contribue grandement aux accidents. Alors que le nombre de collisions de jour est relativement stable tout au long de l'année, il augmente en flèche les soirs d'octobre à janvier, soit les mois les plus sombres de l'année. C'est d'ailleurs à l'heure du retour à la maison, de 15h à 19h, que le tiers des accidents survient.

Le nombre d'accidents varie aussi en fonction du jour de la semaine. Le jeudi et le vendredi sont plus propices aux collisions. On observe une concentration des accidents graves le vendredi.