Près de 200 personnes ont pacifiquement occupé les bureaux de Service Canada au Complexe Guy-Favreau à Montréal, sur l'heure du midi mardi, pour protester contre la réforme de l'assurance-emploi.

L'occupation s'est faite sans heurts, sans intervention policière et sans résistance de la part des employés sur place. Le travail y a toutefois été perturbé quelque temps.

Les manifestants, réunis par la Coalition québécoise contre la réforme de l'assurance-emploi, sont entrés dans les bureaux de Service Canada vers 12h30.

Ils ont d'abord déroulé une banderole sur les portes vitrées des bureaux, avant d'entonner le traditionnel slogan «non au saccage de l'assurance-chômage». Ils se sont faits bruyamment entendre à coups de sifflet et de porte-voix pour dénoncer la réforme.

«De la même façon que des agents peuvent faire des visites impromptues chez les gens, sans même les appeler, sans rendez-vous, nous, on s'est dit que si les agents pouvaient faire ça, pourquoi nous ne le ferions pas?», a expliqué en entrevue Hans Marotte, du Mouvement action chômage de Montréal.

Les manifestants ont également distribué des tracts dénonçant la réforme, sous le regard parfois indifférent, parfois intéressé de citoyens qui patientaient dans la salle d'attente.

Certains se sont amusés à retirer le «r» de l'enseigne «Service Canada» pour le transformer en «Sévice Canada».

Ils sont demeurés dans le vaste hall environ une demi-heure. Aucun policier n'a été vu sur place.

Les manifestations organisées par la coalition, qui se déroulent un peu partout au Québec, présentement, connaîtront leur point culminant avec la manifestation nationale du 27 avril à Montréal. «S'il y a plusieurs dizaines de milliers de personnes, je pense que ça, ça va être un nouveau jalon pour poursuivre la lutte», a opiné M. Marotte.

«Il est tard, mais il n'est pas trop tard. Dernièrement, le gouvernement Harper a senti que la pression était de plus en plus forte. Il y a eu la lettre envoyée à tout le monde au Québec et au Nouveau-Brunswick. Et dernièrement, le gouvernement a annoncé qu'il y aurait une campagne de publicité. Ça, ça veut dire quelque chose. Ça veut dire qu'ils sentent que c'est en train de bouger», a commenté M. Marotte.

La Coalition québécoise contre la réforme de l'assurance-emploi regroupe la Fédération des femmes du Québec, la Fédération des commissions scolaires, les centrales syndicales, les Fédérations étudiantes collégiale et universitaire, l'Union des municipalités du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, le Conseil national des chômeurs et d'autres.

La réforme fédérale vise officiellement à «jumeler» les travailleurs canadiens à la recherche d'un emploi et les emplois disponibles.

Dans ce contexte, un prestataire de l'assurance-emploi sera tenu d'accepter un nouvel emploi à un salaire équivalant à 70 pour cent de son salaire précédent. Un prestataire devra aussi accepter un emploi à 100 kilomètres de son domicile.

La réforme prévoit également des visites-surprises au domicile du prestataire pour vérifier sa disponibilité pour occuper un emploi.

Fait à noter, le gouvernement fédéral n'injecte plus d'argent dans le régime d'assurance-emploi, qui est entièrement financé par les cotisations des employeurs et des travailleurs.