L'avocat qui représente Bernard Trépanier dans la cause criminelle du Faubourg Contrecoeur déplore certaines méthodes employées à la Commission Charbonneau. L'arrogance figure parmi ses doléances.

Me Rock a été interrogée ce matin par les journalistes, à la sortie de la salle d'audience de la Cour supérieure, où son client et les autres accusés du Faubourg Contrecoeur devaient comparaître. Aucun n'y était, en raison de ce que Me Rock a qualifié «d'imbroglio.»

Me Rock a toutefois profité de l'occasion pour dire ce qu'il pensait de la manière dont son client est dépeint à la Commission Charbonneau. Il estime que M. Trépanier, surnommé Monsieur 3%, est victime d'attaques malveillantes, alors qu'il n'a pas été jugé et qu'il est en attente de procès. Il pense que la Commission devrait être plus prudente. «C'est un bras du gouvernement qui, jour après jour, publie des nouvelles sur mon client. Alors on verra ce qu'on fait avec ça.» Il pense que ça pourrait donner ouverture à une requête en arrêt des procédures si l'affaire devait être jugée par un jury.

Me Rock déplore aussi l'arrogance envers certains témoins. «Dans une procédure judiciaire, je n'ai pas le droit d'insulter un témoin. Je peux juste vous dire ça», a-t-il laissé tomber sèchement.

Son client, Bernard Trépanier, passe l'hiver en Floride avec son épouse, mais il est prêt à venir si sa présence est requise. Il déplore le fait que la Commission ait envoyé un «subpoena de quatre mois» à M. Trépanier, soit de ces jours-ci à juin, ce qui est totalement ridicule, dit-il, d'autant plus que ça le limite lui aussi. «Je suis concerné moi aussi. Moi, l'avocat, je ne suis pas libre de mes mouvements. Ce n'est pas très poli.»

Me Rock pense par ailleurs que la Commission Charbonneau est en train de développer une bonne expertise dans les dépassements de coûts. «Eux-mêmes sont après dépasser leurs coûts. Ils prêchent pas l'exemple», a-t-il dit.

Frank Zampino, ex-président du Comité exécutif de la Ville de Montréal, et ses huit coaccusés dans l'affaire du Faubourg Contrecoeur devront revenir devant la Cour supérieure le 20 mars.

Rappelons que Martial Fillion, ex-président de la Société d'habitation et développement de Montréal, qui figurait au nombre des accusés, est décédé de maladie il y a quelques semaines. Les accusés, incluant l'entrepreneur Paolo Catania et Construction Frank Catania et associés, font face à différentes accusations incluant la fraude, l'abus de confiance et complot de fraude.

Le terrain de 38 hectares qui sur lequel a été érigé le Faubourg Contrecoeur aurait été vendu à une fraction de sa valeur à Catania. Évalué à 19 millions, il a été vendu pour 4,4 millions.