L'Office québécois de la langue française (OQLF) a pris au mot la campagne «100% vigilant». Lancée en novembre dernier par la Ville de Montréal et son service de police, la campagne de sécurité routière comportait un volet d'affichage en anglais, «100% Safety», notamment destiné aux écoles anglophones.

«Nous avons reçu des plaintes, l'OQLF mène présentement une enquête», a précisé Martin Bergeron, porte-parole de l'Office. Comme le dossier était encore à l'étude, il a refusé de s'avancer sur la légalité de cet affichage.

Selon la Ville toutefois, l'OQLF l'a sommée de retirer ces affiches le 17 janvier dernier. Les placards litigieux - une soixantaine au total - ont été retirés le mois dernier et remplacés par des messages en français.

«L'OQLF nous a contactés en nous disant qu'il y avait eu des plaintes et qu'on était tenus de les enlever avant le 30 janvier, explique Valérie De Gagné, de la division des affaires publiques. On l'a fait, dans les délais.»

Prévention ou sécurité

Comment Montréal, que l'article 1 de sa Charte présente comme «une ville de langue française», a-t-elle pu autoriser des affiches en anglais?

C'est que l'article 22 d'une autre Charte, celle de la langue française, précise que les administrations publiques doivent utiliser la langue de Molière «sauf lorsque la santé ou la sécurité publique exigent aussi l'utilisation d'une autre langue».

«En affichant en anglais, la Ville souhaitait que les messages en matière de sécurité publique soient bien compris de tous les usagers du réseau routier, francophones ou anglophones, qui sont nombreux à circuler aux abords des écoles», explique Mme De Gagné.

Or, la campagne «100% vigilant» en est une de prévention, et non de sécurité publique, a conclu l'OQLF.