De nouveaux détails ont filtré ce matin quant aux motifs des spectaculaires perquisitions qui ont frappé mardi l'hôtel de ville de Montréal et six arrondissements. Selon un conseiller de l'un de ces arrondissements, Alain Tassé, de Verdun, les policiers «ont cherché des documents qui dataient de plusieurs années, de 2004 et 2005».

Le conseiller Tassé, responsable de dossier de l'urbanisme au comité exécutif, a fait ces précisions au début de la réunion hebdomadaire de cette instance, qui a lieu le mercredi matin. Hier, lorsque l'Unité permanente anticorruption a frappé, il était à l'hôtel de ville et s'est dirigé vers son bureau d'arrondissement, à Verdun. Là, «il y avait une quinzaine de policiers. La mairesse Ginette Marotte était présente. Ça s'est déroulé en trois heures. On a eu une collaboration constante.»

Ces précisions concernant les années visées par l'enquête confirment ce qu'a révélé La Presse ce matin, c'est-à-dire que l'enquête est centrée sur le financement politique illégal, notamment celui du parti de l'ex-maire Gérald Tremblay, Union Montréal. Ce dossier s'est retrouvé plusieurs fois au coeur des travaux de la commission Charbonneau, où plusieurs témoins ont évoqué un système de ristournes de 3% de la valeur des contrats pour le financement d'Union Montréal.

Ce système aurait surtout été actif de 2005 à 2009, selon l'ingénieur Michel Lalonde et l'entrepreneur Lino Zambito.

Ce matin, en ouverture de la réunion du comité exécutif, le maire Michael Applebaum a de nouveau assuré que l'enquête ne le visait pas personnellement. «Je ne veux pas nuire aux investigations, je ne peux révéler de quoi il a été question. Mais d'après les questions qui m'ont été posées, c'est clair que je ne suis pas sous investigation.»

Il a tenu à corriger une expression qu'il a utilisée mardi, selon laquelle cette opération était «normale». «Ce n'est pas normal d'avoir des policiers de l'UPAC qui viennent perquisitionner. Je m'exprimais au regard de l'ampleur de l'opération. Pour la mener, il est normal qu'on ait eu un tel nombre de policiers.»

En point de presse à midi, à l'hôtel de ville de Montréal, le maire Applebaum a convenu que ce dernier épisode «était une tache sur Montréal». «Mais c'est un travail qui devait être fait.» Il a précisé que les policiers n'avaient pas fouillé son ordinateur et ne s'étaient emparé d'aucun document dans son bureau.‬

‪«Ces perquisitions ne m'empêcheront pas de faire mon travail. Par contre, j'ai une femme, des enfants. Quand des journalistes viennent chez moi, j'ai plus de difficultés. Mais dans mon travail, je suis toujours déterminé et le serai jusqu'à la dernière minute, au dernier jour de mon mandat.»‬

‪Par ailleurs, une source proche de Gérald Tremblay a rapporté à La Presse que l'ex-maire était «outré» que des médias aient affirmé qu'il avait été interrogé par les policiers mardi soir. «C'est complètement faux», a déclaré cette source fiable.‬