Accusé de rupture de confidentialité en octobre 2012, le conseiller Peter McQueen, de Projet Montréal, n'a même pas eu à se défendre devant la Commission municipale du Québec. La plainte a été retirée par la présidente de l'organisme à l'origine de l'affaire, Cinéma NDG, moins d'un mois plus tard. Cette décision a été prise «après avoir consulté [ses] partenaires d'affaires impliqués dans les événements», indique-t-on dans la décision de la Commission datée du 22 janvier dernier.

Elle a été rendue publique aujourd'hui par Projet Montréal. «Je suis heureux que cet épisode malheureux soit derrière moi, a commenté par communiqué M. McQueen. J'ai toujours agi, depuis mon élection en 2009, avec intégrité et bonne foi, en toute transparence et dans l'optique de représenter le plus adéquatement possible mes concitoyens de Notre-Dame-de-Grâce».

«Une diversion»

M. McQueen risquait la destitution pour avoir prétendument utilisé des informations confidentielles, et tenté d'intervenir dans le processus de revitalisation de l'ancien Cinéma V, dans l'arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. L'organisme retenu par l'arrondissement, Cinéma NDG, accusait M. McQueen d'avoir rencontré l'institution financière impliquée pour tenter de changer la nature du projet.

En pleine tourmente engendrée par les révélations à la commission Charbonneau, l'équipe du maire Tremblay avait dévoilé l'affaire aux médias et demandé l'intervention de Québec. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a vu dans ce geste «une diversion pour faire oublier le financement occulte d'Union Montréal».

Selon la décision de la Commission municipale, la présidente de Cinéma NDG a confirmé «qu'aucune pression n'a été exercée ni sur elle, ni sur les membres du conseil d'administration de l'organisme» pour retirer sa plainte. L'avocat de M. McQueen ne s'y est pas opposé, «puisqu'il a subi un préjudice important à la suite de la publicité» entourant cette affaire.