Investiriez-vous 13 millions dans l'achat de nouveaux vérins? Incapable de comprendre certains projets pour lesquels la Société de transport de Montréal (STM) dépense des dizaines de millions, l'administration de coalition de la Ville lui demande des explications plus claires.

Les membres du comité exécutif se sont penchés hier sur des projets de la STM d'une valeur de près de 46 millions. Le nouveau responsable des transports, Réal Ménard, estime toutefois que les explications censées justifier ces dépenses manquent de clarté. «C'est peut-être digeste pour les administrateurs [de la STM] qui ont des spécialités, mais pour les élus, c'est difficilement compréhensible.»

L'un des projets étudiés hier prévoit ainsi un emprunt de 13 millions pour «le financement du programme de remplacement des vérins».

Définition absente

Mais voilà, le document omet d'expliquer à quoi servent des vérins. «Le mot n'était même pas dans mon dictionnaire, s'étonne Réal Ménard. On m'a expliqué à la STM que c'est un appareil de levage pour autobus. Ce n'est pas compliqué à comprendre, mais je ne suis pas certain que beaucoup de gens ont compris.»

Cet exemple peut sembler anecdotique, mais Réal Ménard souligne: «On donne quand même 405 millions par année, il serait normal que les élus comprennent ce sur quoi ils sont appelés à voter.»

L'administration de coalition a ainsi demandé à la STM de lui fournir des explications plus détaillées, comme le font les autres services municipaux. Hier, par exemple, le service de l'approvisionnement a justifié en quatre pages pourquoi il voulait acheter pour 225 000 $ d'huiles et de lubrifiants. En plus d'expliquer que ces produits servent à l'entretien des véhicules municipaux, le document présente les différents fournisseurs et détaille l'évolution des prix dans ce marché.

La STM a indiqué à La Presse qu'elle n'avait jamais reçu de commentaires sur la clarté de ses documents dans le passé et s'est dite prête à apporter des changements.