La controverse dans laquelle le nouveau maire de Montréal, Michael Applebaum, est plongé depuis vendredi est due selon lui à «une campagne de salissage» lancée par des opposants mécontents.

«Je suis une personne honnête, je suis intègre, je suis transparent, a-t-il déclaré d'entrée de jeu lors d'un point de presse très couru à l'hôtel de ville. Je n'ai rien à me reprocher, je ne suis pas achetable.»

En 18 ans de carrière politique, dont 11 comme maire de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, il affirme avoir dû prendre plusieurs décisions impopulaires. Quant à sa présence en 2004 dans un restaurant dont les propriétaires seraient proches de la mafia, comme l'a révélé Le Devoir mardi matin, il l'explique par la simple nécessité de mener des activités de financement. 

«Je ne fréquente pas la mafia, et je n'ai pas peur d'eux. Je veux mettre en place toutes les mesures pour lutter contre la corruption et la collusion. Pour qu'il y ait un scandale, il faut qu'il y ait un scandale...»

Comme maire, il a rencontré «des promoteurs, des hôpitaux et des universitaires», mais n'en a jamais retiré aucun avantage financier. Il attribue la plus récente controverse à une volonté de le discréditer, mais il tient à prévenir ses détracteurs: «Quand les gens m'attaquent, je deviens plus fort. Je ne suis pas fâché, je suis déterminé.»

Il répète qu'il répondra «avec plaisir» à toutes les questions, qu'elles proviennent de journalistes, de la commission Charbonneau ou de l'Unité permanente anticorruption.

Réaction de l'opposition

Pour la première fois, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, s'est dit «inquiet» de la situation. «Cette transition tranquille l'est de moins en moins. La clé, c'est quand Montréal redeviendra de nouveau ingouvernable. Je ne le souhaite pas, mais je commence à être inquiet.»

Il n'a cependant pas remis en cause la participation de son parti à la coalition. «Il n'y a pas péril en la demeure, grâce à l'administration de coalition. On n'a plus un clan au pouvoir qui gouverne Montréal de façon hermétique.»

Il reconaît cependant que la confiance envers le maire Applebaum est ébranlée. «Le doute s'installe aussi chez les élus, et chez moi.»