Les fidèles du parti de l'ex-maire Gérald Tremblay, Union Montréal, ont eu droit à un répit inespéré pendant le temps des Fêtes. Alors que les observateurs s'attendaient à une vague de départs avant le 31 décembre, le parti a réussi à stopper l'hémorragie. Aucune défection n'a été enregistrée depuis celle du président du conseil municipal, Harout Chitilian le 20 décembre dernier, confirme-t-on au greffe de la Ville.

«Nous pensions bien que ça s'arrêterait après le départ de M. Chitilian, qui a quitté le parti pour garder sa neutralité, indique Louise Fournier, directrice générale par intérim d'Union Montréal. Ceux qui restent, c'est le noyau dur.»

L'enjeu financier est de taille puisque les budgets accordés au parti pour la recherche et le secrétariat sont calculés en fonction du nombre d'élus en date du 31 décembre. Un conseiller a droit à 18 000$ et un maire d'arrondissement, à 25 000$. La tempête qui a frappé Union Montréal en novembre, entraînant des défections après la démission de Gérald Tremblay, s'est traduite concrètement par un manque à gagner de 250 000$. Le parti a dû mettre à pied trois personnes, dont son directeur général, Richard Mimeau.

«Tout est sur la table»

Union Montréal, qui comptait 37 élus au conseil municipal après les élections de 2009, demeure toujours le parti dominant: il en conserve 19. Le parti de Louise Harel, Vision Montréal, représente toujours l'opposition officielle avec ses 14 élus. Projet Montréal, dirigé par Richard Bergeron, est le seul parti dont la composition n'a pas bougé depuis deux mois: il regroupe 10 élus.

Techniquement, ce sont les 20 indépendants, dont le maire Michael Applebaum, qui forment le groupe le plus important au conseil municipal. Il est cependant composé d'élus aux intérêts divergents, des fidèles du maire Applebaum aux conseillers déçus de la coalition qu'il a mise sur pied.

Quoi qu'il en soit, la composition du conseil municipal de Montréal pourrait être considérablement modifiée d'ici aux élections de novembre 2013. Du démantèlement d'Union Montréal à la création d'un nouveau parti sans attaches, «il y a plusieurs scénarios possibles, tout peut arriver, indique Mme Fournier. Je ne veux pas spéculer, mais le moins qu'on puisse dire, c'est que ça va être intéressant. Va-t-il y avoir un nouveau candidat? Un congrès, un conseil général? Tout est sur la table.»