Une nouvelle chute de neige attendue dans la nuit de samedi à dimanche pourrait retarder la vaste opération de déneigement amorcée au lendemain de la tempête historique de jeudi. Quelque 5 cm de neige pourraient s'ajouter aux 45 qui encombrent déjà les rues.

À moins d'un ralentissement majeur provoqué par une nouvelle tempête, la Ville de Montréal estime qu'elle mettra jusqu'à vendredi prochain pour enlever toute la neige tombée jeudi. L'opération pourrait coûter de 20 à 25 millions de dollars, selon l'ingénieur responsable du déneigement, Michel Frenette. Il ajoute toutefois que la facture précise ne sera pas connue avant le mois de janvier.

Il estime que la Ville aura besoin de six jours pour venir à bout du travail. Un repos de 24 heures devra toutefois être accordé aux 3000 employés affectés à l'opération afin de respecter une loi provinciale sur les heures de conduite des véhicules lourds. Cette pause aura vraisemblablement lieu le 1er janvier, afin de ne pas nuire aux festivités du Nouvel An.

Michel Frenette explique que chaque déneigeur devra travailler 84 heures pour mener à terme l'opération en cours. Or, la loi impose aux conducteurs de véhicules lourds une période de repos de 24 heures consécutives après avoir accompli 70 heures de travail en moins de 7 jours. Cette règle cherche à limiter les accidents dus à la fatigue des conducteurs.

L'objectif de terminer le déneigement vendredi pourrait être compromis par les précipitations attendues dans la nuit de samedi à dimanche, prévient Michel Frénette, puisque la Ville devra interrompre l'enlèvement de la neige le temps de déblayer les rues.

Bien que le chargement de la neige ait débuté ce matin, les Montréalais ne devront pas se surprendre si  leur rue demeure encombrée encore plusieurs jours. La Ville déneige en priorité les grands axes où circulent les autobus, si bien que l'enlèvement de la neige dans les rues résidentielles ne devrait pas commencer avant samedi ou dimanche.

Longueuil prévoit pour sa part avoir réalisé 90% de son déneigement le soir du 31 décembre. Là encore, il faudra accorder une pause de 24 heures aux ouvriers le 1er janvier pour terminer l'opération mercredi.

Le directeur par intérim des travaux publics de Longueuil, Pierre Archambault, assure que l'opération avance rondement et qu'il a reçu très peu de plaintes des citoyens.

Pierre Archambault estime que les villes sont mieux préparées à faire face aux fortes précipitations que lors de la fameuse «tempête du siècle», en mars 1971. Le fait que la tempête ait frappé au beau milieu des vacances des Fêtes a probablement aidé. «Imaginons la même tempête au début du mois de janvier, c'est clair que ç'aurait été plus compliqué», dit-il.

À Laval, impossible de savoir quand le déneigement sera complété. Stephen Larochelle, chef de division aux travaux publics, explique que ses quelque 2000 déneigeurs mettent habituellement 5 jours à se débarrasser d'une tempête moyenne. Or les précipitations historiques de jeudi ralentissent considérablement la progression de la machinerie.

Laval évalue qu'elle doit enlever 1,5 million de mètres cubes de neige, soit trois fois la quantité habituelle laissée par une tempête.

Stephen Larochelle indique que les Lavallois collaborent bien au déroulement des opérations. Seulement 77 véhicules qui encombraient les rues ont dû être remorqués alors que les remorqueurs doivent en déplacer plus d'une centaine habituellement.