Le conseil régional de l'environnement (CRE) de Montréal propose au ministre des Transports du Québec, Sylvain Gaudreault, de «profiter» de l'explosion des coûts du prolongement de l'autoroute 19 pour convertir cette autoroute en boulevard entre Montréal et la couronne nord.

Le CRE de Montréal réagissait ainsi à la nouvelle révélée mardi dans La Presse selon laquelle le prolongement de l'autoroute coûterait plus de 400 millions, soit 100 millions de plus que prévu lors de son lancement, en juin 2010. De plus, le projet ne pourra être concrétisé avant 2020, soit au moins quatre ans plus tard que l'échéancier original, annoncé pour 2015-2016.

Le projet de l'A19, annoncé par le gouvernement Charest il y a deux ans, consiste à transformer l'actuelle route 335, au nord de l'autoroute 440, à Laval, en une autoroute à six voies de circulation (trois voies par direction), dont deux seront réservées aux autobus.

Selon le CRE de Montréal, ce projet déversera des milliers de véhicules de plus dans les rues de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, dans le nord de Montréal. Il s'inscrirait «en complète contradiction avec le Plan métropolitain d'aménagement et de développement» adopté il y a quelques mois par l'ensemble des villes de la Communauté métropolitaine de Montréal.

Le CRE propose plutôt de convertir la 335 en un boulevard à six voies de circulation, dont deux réservées exclusivement aux autobus, entre les autoroutes 440, à Laval, et 640, à Bois-des-Filion.

Le député Ratthé s'en prend au PQ

Le député caquiste de Blainville, Daniel Ratthé, accuse le Parti québécois (PQ) de renier une promesse relativement au prolongement de l'autoroute 19. Il rappelle que le PQ avait fait de ce projet une priorité en campagne électorale.

«Ce qu'on voit, c'est que ce n'est plus une priorité. Ça nous renverse», a lancé M. Ratthé, dont les bureaux se trouvent à Bois-des-Filion. Il écorche également le Parti libéral, qui «a traîné les pieds dans le dossier» depuis l'annonce de 2010. Le gouvernement Marois jette quant à lui le blâme sur les libéraux.

«Même si on voulait commencer les travaux, c'est impossible. Le projet n'était pas attaché, les études ne sont pas faites», a affirmé Sylvain Pagé, président du caucus péquiste et responsable de la région des Laurentides. Le Parti libéral a refusé de commenter le dossier.