Mécontents de leurs conditions de travail sur les chantiers de construction, des syndiqués de la FTQ-Construction ont fait hisser des toilettes chimiques dans les airs, jeudi.

Sur le chantier du CHUM à Montréal, des toilettes suspendues à des grues ont été hissées à plusieurs mètres dans les airs, sous les regards ahuris des passants. D'autres manifestations du genre se sont aussi tenues en d'autres endroits en province, a précisé Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction.

Les travailleurs revendiquent depuis 2003 des toilettes chauffées et avec de l'eau courante.

M. Ouellet presse le gouvernement de s'attaquer à ce problème. Selon lui, il s'agit d'une manière concrète d'améliorer les conditions de travail sur les chantiers.

Il a dit y voir «une question d'hygiène de base», précisant que les travailleurs n'ont pas de quoi se laver les mains à l'heure actuelle.

M. Ouellet voudrait que cette obligation d'avoir une toilette autre que chimique soit imposée à tous les chantiers.

Le président de la FTQ-Construction en fait même une question de rétention de personnel, et plus particulièrement de condition féminine.

«On fait beaucoup de démarches pour que les femmes intègrent l'industrie de la construction. Les travailleurs masculins ne veulent même pas aller là-dedans, et ils n'ont même pas besoin de s'asseoir», a dit M. Ouellet.

Il a reconnu que le caractère de la manifestation est plutôt inusité, mais il soutient que cette façon de faire a au moins l'avantage d'attirer l'attention sur une réalité non résolue depuis près de 10 ans.